Le nouveau régime forestier au Québec sera mis à l'essai au cours de l'hiver avec la mise aux enchères de 200 000 mètres cubes de bois du domaine public.
La ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau, en a fait l'annonce vendredi, confirmant du même souffle la nomination de Mario Gibeault à titre de directeur général du Bureau de la mise en marché des bois (BMMB).
"Mettre aux enchères les bois du domaine de l'État est une première au Québec. Avec cette nouvelle approche, on vient mettre fin au régime des contrats d'approvisionnement et d'aménagement forestier (CAAF) qui était en place depuis 25 ans", a expliqué la ministre Normandeau, en conférence de presse à Québec.
Quatre régions serviront de banc d'essai pour ces premières mises aux enchères, soit l'Outaouais, la Mauricie, les Laurentides et le Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Sous la responsabilité du BMMB _ une nouvelle structure dotée d'une enveloppe de fonctionnement de 12 millions $ _ le processus d'enchères sera ouvert à l'ensemble des entreprises actives dans le secteur forestier.
Les usines, les entrepreneurs, les coopératives et les municipalités de toutes les régions pourront ainsi acquérir des volumes de bois qui devront être récoltés dans un délai de deux ans.
Une fois le nouveau régime forestier pleinement opérationnel en 2013, quelque 25 pour cent du bois des forêts du domaine de l'État sera mis en vente sur le marché libre, ce qui représente cinq à six millions de mètres cubes de ressource.
À l'heure actuelle, sur les quelque 400 entreprises qui composent l'industrie forestière au Québec, 200 seulement ont un accès au bois du domaine public. Avec le mécanisme de mise en marché, plusieurs nouveaux joueurs pourront profiter de la ressource et se disputer les volumes disponibles.
Pour éviter la collusion, un minimum de trois enchérisseurs seront requis pour réaliser la vente d'un lot. Le Bureau de mise en marché aura la capacité d'annuler une vente s'il y a présomption de collusion.
Selon la ministre, la concurrence introduite par le nouveau régime aura un effet bénéfique pour l'industrie forestière, en crise depuis des années.
"Tous les jours, des industriels et des PME viennent cogner à ma porte car ils ont besoin d'avoir accès au bois mais ne l'ont pas. Mais en rendant disponible 25 pour cent du bois du domaine de l'État sur le marché public, on croit qu'on va créer une nouvelle dynamique, une bouffée d'oxygène pour l'industrie", a dit Mme Normandeau.
Quant au nouveau directeur du BMMB, Mario Gibeault, il occupait depuis cinq ans la fonction de directeur général de la gestion du milieu forestier et du développement au ministère des Ressources naturelles et de la Faune.
Il est l'un des artisans de l'implantation du nouveau régime forestier.