C’est en reconnaissant que l’accélération attendue de l’économie tarde à venir que le gouvernement du Québec vient de présenter son plus récent énoncé de politique économique, Priorité emploi.
Il veut ainsi injecter près de 2 milliards de dollars (1,999 G$) dans l’économie québécoise pour parvenir à ajouter plus de 43 000 emplois à ceux déjà prévus pour les trois prochaines années. Le total atteindrait donc 115 000 nouveaux emplois d’ici 2017.
En entrevue avec Les Affaires, le ministre des Finances, Nicolas Marceau, s’est dit préoccupé par les derniers chiffres qui font état d’un ralentissement généralisé pour l’ensemble des nations industrialisées. De là ce dévoilement d’une série de programmes et d’interventions qui veulent stimuler l’apparition de nouveaux emplois à court et à plus long terme.
D’abord, le gouvernement Marois a identifié quatre mesures qui devraient selon lui stimuler la création d’emplois dans les prochains mois.
Il entend :
- attirer de nouveaux investissements en misant sur les surplus d’électricité;
- devancer des investissements dans des établissements publics, notamment des écoles, et aussi des infrastructures de sport et de loisir;
- mettre en place des incitatifs pour stimuler les investissements des particuliers et des entreprises, en réintroduisant, par exemple, des crédits d’impôt pour la rénovation domiciliaire;
- et continuer le développement d’infrastructures dans le Nord québécois.
À plus long terme, Québec s’appuie sur quatre initiatives qui se veulent davantage structurantes :
- la Politique nationale de recherche et de l’innovation;
- la Politique industrielle québécoise;
- le Plan de développement du commerce extérieur;
- la Stratégie d’électrification des transports.
L’énoncé fait d’ailleurs une large place à ces questions d’électrification et de disponibilité d’énergie propre et renouvelable, qui « constitueront le fer de lance de la Politique économique du Québec », peut-on lire dans le document.
Soutien aux PME
Soutien aux PME
Le ministre Marceau admet que l’impulsion donnée par le gouvernement en devançant des travaux de modernisation dans des écoles, par exemple, ne suffira pas. Il souligne en même temps l’importance pour les entreprises québécoise d’améliorer leur productivité. De là certaines mesures ciblées, comme celle qui attribue aux PME manufacturières un crédit d’impôt de 25 % pour l’intégration de technologies de l’information et des communications.
Or, ces dépenses sont traditionnellement moins intenses au Québec qu’ailleurs au Canada ou aux États-Unis. Monsieur Marceau estime que c’est précisément la nature même de l’économie québécoise qui explique la tendance, puisque les dirigeants de PME de modeste taille vont souvent être plus réticents à y aller d’investissements importants.
Il souhaite donc participer à l’émergence d’une masse critique de moyennes entreprises en aidant 300 PME à atteindre un chiffre d’affaires d’au moins 200 millions de dollars. Ces entreprises seront sélectionnées à l’aide des CLD, des créneaux ACCORD et d’autres organisations du milieu.
Parallèlement, il veut encourager les PME à se lancer sur les marchés d’exportation, pour consolider leur situation, et il voudrait identifier 1 000 nouvelles PME exportatrices d’ici 5 ans.
Le gouvernement québécois, dit le ministre Marceau, mise sur le fait que le développement d’entreprises performantes se traduira par une hausse significative des investissements et des emplois.
Lire aussi
Nouveau plan d'électrification: une nouvelle auto fabriquée au Québec
Québec soutient la rénvation verte
Québec sort les surplus d'Hydro eet de nouveaux crédits d'impôt
Québec mise toujours sur le Nord