Barack Obama poursuivait jeudi sa tournée de huit Etats en 40 heures entamée mercredi, espérant arracher des voix décisives pour barrer la route à Mitt Romney, qui a de son côté affiché sa confiance en ses chances de conquérir la Maison Blanche le 6 novembre.
L'ex-gouverneur républicain du Massachusetts a toutefois encore vu sa campagne parasitée par des déclarations d'un candidat de son parti sur le viol, dénoncées par les démocrates.
Face à 3500 personnes dans l'Iowa et 16000 dans le Colorado, M. Obama a repris ses arguments contre M. Romney. «Il n'y a pas de question plus importante dans une campagne présidentielle que la confiance», a martelé le démocrate, sous-entendant que M. Romney n'en était pas digne.
Comme le Nevada, où M. Obama s'est aussi rendu, l'Iowa et le Colorado pourraient décider du résultat de la présidentielle dans 12 jours.
Puis, en fin de journée à Los Angeles (Californie), il a enregistré dans la banlieue de Burbank l'émission de télévision nocturne du comique Jay Leno et a répondu par une pique à son vieil ennemi, le magnat de l'immobilier Donald Trump, qui a renoué, dans une vidéo de cinq minutes, avec son obsession sur la nationalité du président sortant.
«Tout cela date de notre enfance ensemble au Kenya», a plaisanté Obama, né à Hawaï d'un père kenyan et d'une mère américaine, tout en admettant n'avoir jamais en réalité rencontré Donald Trump.
Dans une vidéo mise en ligne sur sa page Facebook et son compte Twitter, le milliardaire a promis de verser 5M$ US à l'organisme de charité du choix de Barack Obama si ce dernier accepte de publier d'ici le 31 octobre ses diplômes et son formulaire de demande de passeport.
Un candidat républicain dans l'eau chaude
De son côté, M. Romney, qui laboure les mêmes terres que le dirigeant démocrate sortant, a estimé mercredi à Reno dans le Nevada devant 2500 partisans que les récents débats télévisés avec M. Obama avaient propulsé sa campagne en avant.
Sa journée avait commencé dans le Colorado, avant deux réunions électorales à Reno et le soir à Cedar Rapids, dans l'Iowa, où 2300 personnes l'attendaient dans un hangar en bord de piste. Le candidat n'y a passé qu'un peu plus d'une heure avant de redécoller pour l'Ohio, trois Etats plus à l'est, où il a programmé quatre événements au cours des deux prochains jours.
Dans l'Iowa, il a martelé qu'il était «optimiste, pas seulement à propos de la victoire... et d'ailleurs, nous allons gagner».
Ce message a toutefois été terni par les propos d'un candidat au Sénat dans l'Indiana, Richard Mourdock, qui a affirmé mardi qu'une grossesse issue d'un viol était «une volonté de Dieu».
Dans l'émission de Jay Leno, Barack Obama a dit ne pas comprendre «ces idées». Le viol est «un crime», a-t-il souligné, en jugeant que les hommes politiques ne devaient pas prendre de décisions concernant la santé des femmes à leur place.
Le président «estime que ces déclarations sont choquantes et insultantes envers les femmes», a précisé sa porte-parole, Jennifer Psaki, mettant en garde contre les effets d'une victoire de M. Romney pour les femmes, un groupe électoral crucial.