La nouvelle politique économique du Québec lève en partie le voile sur la stratégie d'électrification des transports. Parmi les mesures au programme se trouvent un projet d'électrification d'autobus à Montréal et celui d'une nouvelle voiture électrique construite ici.
Québec investira 516 M$ dans les trois prochaines années dans diverses initiatives destinées à bâtir une filière électrique au Québec et à stimuler l'utilisation d'une énergie plus verte.
Au projet d'un système léger sur rail sur le pont Champlain et celui du prolongement du métro de Montréal s'ajoute un nouveau projet de 150 M$ qui permettra de doter le boulevard Saint-Michel d'autobus électriques (trolleybus). Ce tronçon devrait constituer le premier axe d'un réseau de quatre axes qui comptera aussi, à terme, les rues Jarry, Beaubien et Sauvé-Côte-Vertu.
À l'horizon 2017, le gouvernement vise une mise en circulation de 25 trolleybus articulés sur 9,6 km.
Dans une logique plus longue distance, le gouvernement annonce par ailleurs que le projet d'un monorail à grande vitesse sera étudié. Sa vitesse commerciale pourrait atteindre 250 km/h. Le projet visé semble être celui de l'inventeur Pierre Couture, qui est aussi le père du moteur-roue.
Une firme externe réalisera une étude préliminaire, suivie d'une étude de préfaisabilité.
Un projet d'auto «made in Québec»
Une enveloppe de 12,5 M$ est prévue pour épauler le développement d'un véhicule électrique québécois sous l'égide du Centre national du transport avancé, un organisme à but non lucratif.
Les documents parlent d'un véhicule qui «serait situé à mi-chemin entre le transport collectif et le transport individuel».
Le but est de créer un véhicule à usage partagé et communautaire et de placer le Québec à l'avant-garde de nouvelles tendances en mobilité.
Ce type de véhicule permettrait notamment de compléter l'offre des sociétés de transport des grandes villes, pour des déplacements urbains et périurbains.
Attirer des grands joueurs
Attirer des grands joueurs
Un autre objectif de la politique est d'attirer de grands joueurs de l'industrie du transport électrique. Le ministre Nicolas Marceau a indiqué que des discussions avaient actuellement cours avec de gros noms, mais n'a pas voulu les identifier, ni être plus spécifique.
Le gouvernement bonifie le Fonds du développement économique de 50 M$ de manière à permettre à Investissement Québec de courtiser des joueurs aguerris et indique notamment qu'il recherche un assembleur de calibre mondial.
En parallèle une autre enveloppe de 50 M$ est consacrée à la création de l'Institut du transport électrique, un organisme à vocation multiple qui veillera notamment à faire converger les connaissances et le savoir-faire, afin de concevoir et fabriquer des véhicules électriques. Ses projets viseront plusieurs domaines d'application, comme les batteries, la motorisation, les réseaux intelligents (smart grid), les réseaux d'information, le design, les matériaux légers et l'électronique.
Toujours pour stimuler l'innovation, une autre enveloppe de 50M$ est mise en place pour les entreprises qui souhaitent se regrouper et lancer ce qui est qualifié de projet mobilisateur. Il s'agit d'encourager le développement d'une technologie ou d'un produit novateur, en y associant des universités, des centres publics de recherche et des fournisseurs PME.
Une enveloppe mystère pour favoriser l'achat d'autos électriques
Une grande part des sommes consacrées à la stratégie d'électrification (217 M$) vise enfin à augmenter l'utilisation des véhicules électriques au Québec.
Le parc automobile québécois ne compte que 2000 véhicules du genre sur un total de 4,4 millions de véhicules personnels.
Le gouvernement voit deux barrières à l'accès au véhicule électrique: son coût d'achat supérieur et les craintes des éventuels acheteurs de manquer d'énergie.
Il ne précise cependant pas à quoi seront affectés les 217 M$.