La première ministre élue Pauline Marois ne craint pas de faire passer son programme économique, même si le Parti québécois prend le pouvoir avec un gouvernement minoritaire qui détient à peine plus de sièges que le Parti libéral.
La chef péquiste a rencontré les médias pour la première fois mercredi après-midi depuis la soirée électorale de son parti, qui a pris une tournure tragique mardi. Un tireur a tué une personne et blessé une autre parmi les techniciens présents au Métropolis à Montréal.
« Pour tout le volet économique de mon programme, plusieurs des engagements que j’ai annoncés, ce sont des mesures que je peux mettre en place », a rappelé la première femme à se retrouver à la tête de la province.
La voix usée par sa campagne et les émotions de la veille, elle a souligné que pour la Caisse de dépôt et placement du Québec, ses positions se rapprochent de celles de la Coalition avenir Québec. Elle a aussi cité en exemple les questions de développement durable, l’électrification des transports en commun et la protection des sièges sociaux d’entreprises québécoises, où ses positions se rapprochent assez de celles de ces opposants politiques.
Elle s’attend toutefois à des affrontements sur la question des redevances minières qu’elle veut augmenter.
Quant à d’autres promesses, comme l’abolition de la taxe santé de 200 $ ou de la hausse des droits de scolarité, elle soutient qu’elle les proposera telles quelles. « Il y a différentes façons de faire comme une déclaration ministérielle », a-t-elle expliqué, qui permet de ne pas impliquer les parlementaires.
Reste que Pauline Marois devra composer avec ses adversaires. Chaque décision d’un gouvernement péquiste pourra provoquer une motion de censure par l’opposition, ce qui replongerait le Québec en élections.
Longuement questionnée par les journalistes sur l’incident de la veille, Mme Marois a insisté qu’elle n’acceptera pas « que l’on donne une image violente du Québec » sur la scène internationale, martelant qu’il s’agissait d’un événement isolé.
« Le Québec est une société non violente, et un acte de folie ne peut changer cela », a-t-elle affirmé d’entrée de jeu.
Page suivante: bilan de campagne et priorités
Bilan de campagne et priorités
Revenant sur le scrutin de la veille, la nouvelle chef d’État considère que la cible a été atteinte. « Notre objectif était de changer le gouvernement libéral, de le remplacer par un gouvernement du Parti québécois. Cet objectif a été atteint ».
Quant à sa position minoritaire, elle a concédé que la réalité bipartisane à laquelle le Québec est habitué est révolue, et qu’il faudra apprendre à travailler avec. Elle s’attend tout de même à obtenir des résultats.
Mme Marois a déjà annoncé l’annulation prochaine par décret de la hausse des droits de scolarité, et des modifications à la loi 35 pour empêcher que des « entreprises de construction condamnées » puissent obtenir des contrats gouvernementaux.
PLUS :