Les négociations visant la conclusion d'un accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne vont bon train et même plus vite que prévu, ont indiqué les deux parties mercredi.
À l'issue d'une rencontre d'un peu plus d'une heure, le ministre canadien du Commerce international, Peter Van Loan, et le commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht, se sont dits satisfaits des "progrès substantiels" accomplis jusqu'ici.
Si les deux hommes n'ont pas démenti que certaines questions posent toujours problème, ils ont refusé de les commenter, préférant laisser le soin aux médias de le faire. Certains ont notamment rapporté des tensions sur la gestion de l'offre.
Le ministre Van Loan a néanmoins rétorqué qu'il était optimiste de voir ces enjeux se régler. Et il demeure confiant que l'échéancier envisagé soit respecté et qu'une entente de libre-échange soit conclue entre le Canada et l'Union européenne (UE) d'ici la fin de l'année 2011.
"Certains domaines sensibles doivent encore être abordés et j'ai demandé à nos négociateurs d'étudier des solutions constructives pour surmonter les obstacles", a fait valoir M. Van Loan, sans vouloir élaborer sur ces sujets délicats.
Compte tenu de la complexité des négociations, il faudra patienter encore plusieurs mois.
Le commissaire De Gucht a d'ailleurs refusé de commenter une date potentielle de signature, rétorquant qu'il était encore trop tôt et que ça n'avait "aucun sens de poser en ce moment des questions tout à fait hypothétiques là-dessus".
M. De Gucht a d'autre part souligné que, si pour la première fois les deux parties ont discuté des champs de compétence des provinces et territoires, c'est parce que c'est là que se trouve le "potentiel pour une relation économique renforcée".
"Je suis convaincu qu'ensemble nous pouvons établir un accord positif et ambitieux pour nos deux économies. Ensemble, nous pouvons montrer que le commerce fonctionne pour le bien de chacun d'entre nous, pour le bien de tous les Canadiens et de tous les Européens", a-t-il commenté, en point de presse aux côtés de M. Van Loan, devant la Chambre des communes.
Le commissaire européen a en outre dû expliquer la position de l'UE sur la chasse aux phoques, l'organisation ayant interdit sur son territoire le commerce des produits issus de cette chasse au printemps dernier.
M. De Gucht a reconnu que la question comprenait un "élément culturel", mais il s'est contenté d'indiquer que le litige était devant l'Organisation internationale du commerce (OMC), qui tranchera.
Le ministre canadien a cependant voulu intervenir pour souligner, de son côté, que le gouvernement fédéral exerçait son droit en contestant la décision devant l'OMC et qu'Ottawa estimait que la position de l'UE était contraire à ses obligations en terme de commerce international.
La sixième ronde de négociations sur l'accord de libre-échange espéré entre le Canada et l'UE devrait avoir lieu à Bruxelles, en Belgique, le mois prochain.
Selon une étude économique commandée par les deux parties, citée par les deux hommes en conférence de presse, un accord commercial comme celui espéré prochainement entraînerait des retombées de 12 milliards $ par année dans l'économie canadienne et accroîtrait les échanges commerciaux entre le Canada et les 27 États membres de l'UE de 20 pour cent.