La dernière convention collective négociée par le gouvernement Charest et les employés de l'État n'aura pas permis à ces derniers de rattraper le retard qu'ils accusent depuis plusieurs années au chapitre de la rémunération par rapport aux autres travailleurs.
Une analyse préliminaire de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ) indique que l'augmentation de 0,5 pour cent prévue à la nouvelle convention collective n'aura pas d'influence significative sur les retards, qui demeurent constants.
Les employés de l'administration québécoise accusent en effet un retard salarial de 10,4 pour cent par rapport aux autres travailleurs. Cet écart diminue à 5,4 pour cent lorsqu'on inclut dans le calcul les avantages sociaux et les heures de travail.
Les seuls travailleurs qui arrivent derrière les employés de l'État québécois sont les travailleurs non syndiqués, qui accusent un retard de 6,9 pour cent au chapitre de la rémunération globale. Encore là, toutefois, si l'on ne tient compte que des salaires, les travailleurs non syndiqués ont une légère avance de 3,5 pour cent par rapport aux syndiqués de l'État.
À l'opposé, ce sont les fonctionnaires fédéraux qui obtiennent les meilleurs salaires, avec une avance de 18,2 pour cent sur leurs collègues québécois. Quant à la rémunération globale, ce sont les employés municipaux qui remportent la palme grâce à un écart de 29,6 pour cent en leur faveur.
L'Institut reconnaît, cependant, que ses données ont certaines limites. Par exemple, les données des travailleurs du secteur privé proviennent uniquement d'entreprises de plus de 200 employés, alors qu'une proportion importante de travailleurs québécois oeuvrent dans des PME. De plus, les infirmières et les enseignants sont exclus du calcul en raison d'une base de comparaison insuffisante dans le secteur privé.