BUDGET QUÉBEC 2012. L'opposition a accusé le gouvernement de vouloir dissimuler son mince bilan avec un budget électoraliste.
Le député Nicolas Marceau, porte-parole du Parti québécois en matière de finances, a déclaré que les mesures annoncées visent à masquer les hausses de tarifs et de taxes mises en place au cours des dernières années.
M. Marceau a notamment cité la hausse de la TVQ et l'instauration d'une taxe santé décrétées dans des budgets précédents.
Le député a soutenu que rien dans le budget de cette année ne permettra de corriger le fait que le croissance économique du Québec est en-deçà de celle du reste du Canada et des États-Unis.
Le député péquiste a souligné la faiblesse des investissements des entreprises du secteur privé, qui n'ont pas retrouvé leur niveau d'avant la crise financière qui a commencé en 2007.
Les exportations stagnent, le secteur manufacturier est en déclin et le Québec est la seule province canadienne à avoir perdu des emplois l'an dernier, a rappelé M. Marceau lors d'une conférence de presse.
"Il y a beaucoup d'indications très, très négatives et le gouvernement n'agit pas là-dessus", a-t-il dit.
Le porte-parole péquiste en matière de conseil du trésor, Sylvain Simard, a quant à lui critiqué le retour à l'équilibre budgétaire prévu durant le prochain exercice, en 2013-14, qui selon le député est réalisé en pelletant ses hausses de dépenses sur la dette.
"L'illusion du retour à l'équilibre budgétaire doit être dénoncée fermement, parce qu'il n'y a pas de contrôle des finances publiques", a-t-il dit.
M. Marceau a soutenu que depuis son arrivée au pouvoir en 2003, le premier ministre Jean Charest est responsable de 33 pour cent de la dette du Québec, qui s'élèvera à 184 milliards $ cette année.
M. Simard a jugé que le budget illustre l'absence de plan concerté de développement de l'économie québécoise.
"Le gouvernement a parsemé son budget de plusieurs mesures à tendance électoraliste, je ne vous ferai pas de dessin là-dessus, a-t-il dit. On essaie de créer la satisfaction de certaines attentes à gauche et à droite."
Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, a insisté sur le croissance des intérêts versés pour la dette québécoise, qui totalisent 10,4 milliards $, estimant qu'il s'agit de l'élément qui cause le plus important malaise.
"Il y a un éléphant dans la pièce et c'est l'explosion du service de la dette qu'on a dans ce budget, un budget qui est irresponsable, a-t-il dit. Un budget qui montre que l'année prochaine, le service de la dette va augmenter de 9,4 pour cent."
M. Legault a affirmé que pour stimuler l'investissement privé dans l'économie, le gouvernement aurait dû s'attaquer à l'inefficacité d'une centaine de crédits d'impôts aux entreprises totalisant 4 milliards $, plutôt que d'en créer une dizaine de nouveaux, dont la valeur est de 211 millions $.
"Les seuls investissements importants viennent du Plan Nord, or ce n'est pas vrai qu'on va être capables de redresser la situation seulement avec un Plan Nord, a-t-il dit. Ça nous prend aussi un Plan Sud, un Plan Est, un Plan Ouest."
Le député de Québec solidaire, Amir Khadir, a affirmé que l'empressement du gouvernement à rétablir le déficit zéro sert de prétexte pour sous-financer, fragiliser et privatiser un certain nombre de services publics.
"Quand il s'agit d'investir des milliards de dollars dans les infrastructures, quand il s'agit d'allonger les chèques pour les surfacturations des milieux d'affaires proches du parti au pouvoir, on n'est jamais à court d'argent", a-t-il dit.
Selon M. Khadir, le budget du ministre des Finances Raymond Bachand marque la fin du régime libéral, qui amorce sa quatrième année de mandat.
"Le budget actuel est le chant du cygne d'un gouvernement discrédité, d'un gouvernement insensible, qui refuse d'écouter sa population et qui est profondément discrédité par la population du Québec", a-t-il dit.