Le premier ministre du Canada Stephen Harper a déploré au sommet de Davos l'absence d'un organisme pancanadien de réglementation des valeurs mobilières.
Dans son allocution, M. Harper a vanté la solidité du secteur financier canadien lorsqu'on le compare avec ceux des autres pays, mais il a admis qu'il n'était pas parfait.
Pour illustrer son propos, il a qualifié de "lacune" l'inexistence d'un régulateur national, en s'empressant d'ajouter que "la vaste majorité" des provinces "travaillent maintenant avec nous" pour corriger la situation.
Cela fait des années qu'Ottawa souhaite l'établissement d'un organisme pancanadien. Or, le Québec et l'Alberta s'y sont toujours opposés, soutenant que les valeurs mobilières relèvent de leurs compétences constitutionnelles.
Le gouvernement de Jean Charest et celui de M. Harper ont respectivement demandé à la Cour d'appel du Québec et à la Cour suprême de se prononcer sur l'épineuse question.
Le premier ministre du Québec est également présent à l'assemblée annuelle du Forum économique mondial qui se déroule à Davos, dans les Alpes suisses. Aucune rencontre n'est cependant prévue entre les deux hommes, et M. Charest n'a pas assisté au discours de son homologue fédéral.
Réglementation plus stricte
Devant des centaines de dirigeants de grandes entreprises et de leaders politiques, M. Harper a en outre pressé le G8 et le G20 de resserrer davantage l'encadrement des institutions financières, mais pas trop.
"Via le G20, nous allons encourager une réglementation du secteur financier plus stricte, et une meilleure coordination entre les organismes de réglementation. Mais le Canada n'optera pas pour une réglementation excessive, arbitraire ou punitive de son secteur financier", a-t-il déclaré, suscitant des applaudissements dans l'assistance.
M. Harper a également prôné le maintien des plans de stimulation économique que les gouvernements du monde ont mis en place l'année dernière, du moins pour l'instant.
"Bien qu'il soit beaucoup trop tôt pour abandonner les programmes de relance, il n'est pas trop tôt pour commencer à planifier la prochaine phase, pour commencer à réfléchir à des stratégies de sortie", a-t-il estimé, avant de dénoncer, une fois de plus, le recours au protectionnisme pour faire face
à la crise économique.
Le premier ministre a terminé son allocution en faisant état de son intention, à titre de président du G8 cette année, de promouvoir une "initiative majeure pour améliorer la santé des femmes et des enfants dans les régions les plus vulnérables de la planète." Il n'a pas donné plus de détails.
Plus tard jeudi, M. Harper prendra part à une discussion sur la gouvernance mondiale en compagnie des présidents du Mexique, Felipe Calderon; de la Corée du Sud, Lee Myung-bak; et de l'Afrique du Sud, Jacob Zuma; ainsi que des premiers ministres de l'Espagne, José Luis Rodriguez Zapatero, et du Vietnam, Nguyen Tan Dung.