Le premier ministre Stephen Harper affirme que le déséquilibre monétaire mondial n'a rien à voir avec les États-Unis, et tout à voir avec les taux de change fixes en Chine.
S'adressant à des journalistes avant une session de négociation des membres du G20 en Corée du Sud, il a soutenu que les pays avec des taux de change fixes devaient faire preuve de beaucoup plus de souplesse.
Selon lui, ces pays empêchent d'apporter les ajustements appropriés à à la direction de l'économie mondiale.
Mais il s'est montré peu convaincu que le sommet mène à une résolution ferme sur les taux de change et les déséquilibres mondiaux, comme il l'avait espéré.
"Ces questions doivent être abordées. Est-ce qu'elles le seront dans le cadre de cette conférence? Je n'en suis pas si sûr", a dit M. Harper. "Mais je crois qu'il y a des discussions plus franches sur ces enjeux, sur le fait qu'ils doivent être résolus."
Il y a une semaine à peine, les responsables canadiens et les analystes étaient optimistes de voir à ce sommet de deux jours des pourparlers sérieux sur les moyens de rééquilibrer graduellement le commerce mondial pour réduire la fragilité de l'économie internationale.
Mais désormais, les négociateurs s'accrochent tout juste au squelette d'accord élaboré il y a deux semaines par les ministres des Finances du G20.
Selon cette entente, le G20 appelle à laisser les marchés décider des taux de change et à faire en sorte que les balances commerciales et les investissements soient modérés.
M. Harper a pressé les autres leaders du G20 à mettre un peu de chair autour de l'os, en s'engageant à prendre des mesures concrètes pour respecter ces promesses.
Les États-Unis essuient des critiques pour avoir récemment décidé d'injecter 600 milliards $ US dans le système monétaire afin de stimuler leur économie.
Mais M. Harper a soutenu que les États-Unis n'avaient pas beaucoup de choix, puisque les taux d'intérêt ne peuvent pas aller plus bas et qu'un allègement fiscal supplémentaire ne ferait que gonfler davantage le déficit américain.
"Le problème du Canada, à mon avis, n'est pas la dépréciation du dollar américain. C'est le fait que le huard porte un fardeau disproportionné étant donné que d'autres devises ne s'apprécient pas comme elles devraient", a fait valoir le premier ministre canadien.