La Grande-Bretagne s'est déclarée prête à aider l'Irlande dangereusement endettée à stabiliser son système bancaire, en complétant toute solution issue de la concertation à Bruxelles entre Dublin et les 15 autres pays membres de la zone euro.
Le ministre britannique des Finances, George Osborne, a indiqué que la réussite de l'économie irlandaise et la stabilité du système bancaire était dans l'intérêt national du Royaume-Uni.
Les autorités irlandaises et européennes ont déclaré mardi soir qu'elles feraient le nécessaire pour stabiliser les banques au coeur de la tourmente financière irlandaise et empêcher la crise de se propager aux autres économies vulnérables de la zone euro, mais les ministres des Finances n'ont pas réussi à persuader Dublin d'accepter un prêt similaire à celui consenti à la Grèce pour lui éviter la faillite il y a quelques mois.
Des représentants de l'Union européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI) doivent se rendre en Irlande dans la semaine pour tenter de trouver une solution pour les banques.
L'Irlande a déjà nationalisé trois banques et devrait continuer avec d'autres établissements dans le cadre d'un plan de sauvetage qui a déjà coûté 45 milliards d'euros et devrait porter le déficit de ce pays à un total de 32 pour cent de son produit intérieur brut (PIB). Le gouvernement assure ne pas avoir besoin d'un plan de sauvetage de l'UE mais les doutes croissants sur la solvabilité de l'Irlande ont fait grimper le coût du crédit.
Le commissaire européen aux Affaires monétaires, Olli Rehn, a jugé naturelle la volonté de Londres d'aider Dublin car le Royaume-Uni et les banques britanniques ont une exposition très, très significative en Irlande. "Il y a une très forte interconnexion entre le secteur bancaire et le système financier des deux pays", a-t-il souligné.
Les investisseurs, déçus de l'absence d'accord sur un plan de sauvetage européen, ont vendu leurs bons du Trésor des pays les plus endettés de la zone euro -la Grèce, l'Irlande, l'Espagne, le Portugal et l'Italie- pour se reporter sur l'Allemagne, valeur sûre.
Le taux d'intérêt des obligations d'Etat irlandaises à dix ans a grimpé à 8,25 pour cent mercredi, à 11,66 pour cent pour la Grèce, 6,81 pour cent pour le Portugal, 4,63 pour cent pour l'Espagne et 4,24 pour cent pour l'Italie, alors qu'il descendait à 2,59 pour cent pour l'Allemagne. Une augmentation du taux signifie que l'Etat paie plus cher s'il veut emprunter sur les marchés, et sa dette s'en alourdit d'autant.
"Nous prendrons toute mesure décisive nécessaire pour stabiliser notre système bancaire dans le cadre de la stabilité de la zone euro tout entière", a déclaré mardi soir le ministre irlandais des Finances, Brian Lenihan.
Les responsables européens soulignent de leur côté qu'un mécanisme de stabilisation de la zone euro de 750 milliards d'euros, financé par les pays de la zone euro et le FMI (250 milliards), est à disposition des pays en difficulté.
Le FMI a déclaré mardi qu'il travaillerait avec les responsables irlandais et européens à partir de jeudi afin de trouver la meilleure façon de fournir tout soutien nécessaire concernant les risques sur les marchés.