Les libéraux veulent investir 17 G$ de plus dans les infrastructures et aider la classe moyenne
Portefeuilles des entreprises et des particuliers
› Réduction de l'impôt de la classe moyenne (entre 75 $ et 650 $) ;
› Révision des différentes allocations familiales et fin de leur imposition. Cette mesure représente quelques milliers de dollars pour plusieurs ménages ;
› Hausse d'impôt pour le 1 % des plus riches ;
› Annulation du fractionnement du revenu familial ;
› Annulation de la hausse du plafond du CELI de 5 500 $ à 10 000 $ ;
› Réduction progressive des subventions accordées à la production de combustibles fossiles.
Services, aide et investissement
› Investissements dans le transport collectif, les infrastructures sociales et les infrastructures vertes. Le programme double le niveau d'investissement dans les infrastructures (de 5 G$ à 10 G$) dans les premières années, un niveau historique ;
› Nouveaux programmes en formation de la main-d'oeuvre.
Grands dossiers Fonds de travailleurs : rétablissement du crédit d'impôt ;
› Gestion de l'offre : protection du système, mais aucun engagement pour empêcher l'augmentation de certains quotas d'importation ;
› Travailleurs étrangers : favorable à l'utilisation des travailleurs étrangers pour les industries qui en ont vraiment besoin (par exemple, en agriculture), avec une préférence pour les travailleurs pouvant un jour devenir résidents permanents ;
› Oléoduc : opposition au projet Northern Gateway sur la côte ouest (Enbridge), mais en faveur des projets Énergie Est (TransCanada) et Enbridge au Québec s'ils obtiennent une approbation sociale et environnementale ;
› Transferts fédéraux en santé : négociation d'un nouvel accord avec les provinces qui conduira à une entente de financement à long terme.
À lire aussi :
Dans la plateforme du Parti conservateur
Dans la plateforme du NPD
Dans la plateforme du Bloc québecois
La question qui n'a pas été discutée
Le Parti libéral du Canada (PLC) mise sur des investissements de 17 milliards de dollars de plus que le dernier budget conservateur sur quatre ans dans les infrastructures pour relancer l'économie, et ce, même si un gouvernement libéral enregistrait un déficit durant ses trois premières années au pouvoir.
Le député libéral ontarien John McCallum soutient que la stratégie du PLC est beaucoup plus réaliste que celle des néo-démocrates et des conservateurs, qui promettent l'équilibre budgétaire dès la première année.
«Nous n'avons pas assez d'emplois au Canada, et nous avons un énorme déficit d'infrastructures», dit l'ancien ministre du Revenu. C'est pourquoi, selon lui, l'urgence est d'abord à la relance de l'économie, et non à la lutte au déficit.
Un gouvernement libéral investirait - après avoir consulté les municipalités et les provinces afin de connaître leurs priorités - dans le transport en commun, le logement et le traitement des eaux, sans parler des énergies renouvelables, entre autres. Les libéraux investiraient aussi dans les infrastructures pour améliorer la fluidité des marchandises au Canada (quais, routes, chemins de fer, aéroports). Ainsi, nos produits seront exportés plus efficacement, affirme-t-il.
Fait particulier, les libéraux ne tiennent pas compte de ces investissements importants dans leurs prévisions de croissance économique, plus prudentes que celles des néo-démocrates et des conservateurs.
Il n'est pas impossible que les nouvelles recettes fiscales générées par la construction d'infrastructures (impôt sur le revenu des particuliers et des entreprises) permettent aux libéraux d'atteindre l'équilibre budgétaire plus tôt que prévu.
Cibler les plus riches
Par ailleurs, le PLC table sur une ambitieuse révision des dépenses fiscales de 100 G$ du gouvernement fédéral pour accroître ses revenus de 3 G$ par année sur l'horizon 2019-2020, et ainsi réduire les déficits.
L'ancien premier ministre libéral Paul Martin avait donné la même mission à John McCallum, en 2005, lorsqu'il était ministre du Revenu. À l'époque, cette rationalisation des dépenses avait permis au gouvernement d'économiser 3 G$ par année pendant quatre ans.
Mais les priorités ne sont plus les mêmes qu'en 2005, précise M. McCallum. «Par exemple, nous cherchons à limiter les bénéfices des dépenses fiscales pour les plus riches», dit-il, en ajoutant que la fonction publique a déjà apporté sa contribution.
Les Canadiens dont le revenu personnel dépasse les 200 000 $ par année seront dans le collimateur des libéraux. Les avantages fiscaux associés aux options d'achat d'actions figurent parmi les cibles. Selon le ministère des Finances, 8 000 Canadiens très riches déduisent en moyenne 400 000 $ de leur revenu imposable par l'intermédiaire d'options sur actions.
John McCallum affirme que les libéraux comptent aussi s'attaquer au recours à des paradis fiscaux, en révisant notamment les ententes que le Canada a avec des pays comme la Barbade.
Enfin, les libéraux veulent investir 200 millions de dollars par an sur trois ans dans un nouveau programme pour stimuler l'innovation et la productivité. Ce dernier soutiendrait directement les incubateurs et les accélérateurs d'entreprises, les installations de recherche, de même que les PME exportatrices.
Un gouvernement Trudeau investirait aussi 100 M$ de plus par année sur trois ans dans le Programme d'aide à la recherche industrielle. Cela engloberait la création d'un programme de recherche et d'innovation pour les PME, inspiré de modèles qui ont connu du succès aux États-Unis, en Australie et au Japon.
À lire aussi :
Dans la plateforme du Parti conservateur
Dans la plateforme du NPD
Dans la plateforme du Bloc québecois
La question qui n'a pas été discutée