Les PME en TI veulent pouvoir soumissionner sur les appels d’offres de projets informatiques du gouvernement du Québec et ils passent à l’action pour se faire entendre. La Voix des entrepreneurs en TI de Québec (VETIQ) a émis des recommandations au gouvernement à l’occasion de la Consultation sur les règles et les pratiques des organismes publics en matière contractuelle tenue par le Secrétariat du Conseil du trésor.
«Nos membres ont une expertise qui bénéficie actuellement aux entreprises privées, mais elles sont dans l’impossibilité d’accéder aux contrats gouvernementaux. Si les projets étaient fractionnés, nos PME pourraient soumissionner», constate Claude Racine, porte-parole de la VETIQ, une association regroupant quelque 210 entreprises en TI à Québec.
Les critères exigés dans les appels d’offres des grands projets excluent d’emblée les PME car elles ne disposent pas des ressources humaines suffisantes pour se qualifier. La VETIQ demande ainsi au gouvernement d’envisager la possibilité d’éliminer les appels d’offres dépassant les 2 M$ pour favoriser une saine concurrence et permettre à un grand nombre d’entreprises de se faire valoir.
«Actuellement, nos PME ne peuvent recevoir que des contrats de 25 000$ et moins des ministères parce qu’ils ne nécessitent pas d’appels d’offres. Mais il en faut beaucoup de ces petits contrats pour vivre. Alors elles préfèrent souvent travailler dans le secteur privé», remarque M. Racine.
Accéder aux contrats gouvernementaux leur donnerait cependant un élan considérable, juge-t-il.
«On le sait que ça peut créer des emplois. Ça donne une crédibilité supplémentaire quand tu veux exporter tes solutions informatiques et que tu peux dire que tu comptes le gouvernement du Québec parmi tes clients.»
La VETIQ recommande aussi que des séances d’information soient tenues sur les appels de projets informatiques afin que les PME puissent être au cœur des solutions et avoir une chance égale de soumissionner sur les appels d’offres.
« Ce sont des projets complexes qui nécessitent une connaissance pointue des besoins du client. En tenant obligatoirement des séances d’information, toutes les entreprises auraient droit à la même qualité d'information requise pour produire une soumission et avoir une chance de remporter l'appel d'offres », précise Nicolas Roberge, président du c.a. de la VETIQ.
L’association souhaite par ailleurs que le gouvernement augmente la pondération sur la qualité des appels d’offres en informatique. Actuellement, le principal critère de sélection est le prix. Enfin, les critères d’expérience obligeant les soumissionnaires à avoir déjà réalisé des projets similaires pénalisent aussi les PME en TI, de facto exclues des appels d’offres jusqu’ici.
La VETIQ a demandé une rencontre avec le président du Conseil du trésor Stéphane Bédard.