Après avoir exclu le recours à une loi spéciale pour mettre fin à la grève dans l’industrie de la construction, le gouvernement Marois entrouve la porte à cette solution.
«S’il n’y pas eu de règlement dans deux semaines, un moment donné, il faudra poser des gestes plus drastiques. Mais honnêtement, ce n’est pas ce que nous souhaitons», a dit Mme Marois avant une réunion hebdomadaire du conseil des ministres mercredi.
Une loi spéciale «n’est pas dans les cartons» pour le moment. Le recours à une telle solution ne satisfait jamais les deux parties, a-t-elle ajouté. «Ce qui est satisfaisant, c’est que les gens règlent le conflit entre eux.»
Cette ouverture à une loi spéciale survient deux jours après que la ministre du Travail, Agnès Maltais, a fermé complètement la porte à cette option.
La ministre du Travail, Agnès Maltais, disait croire qu'il revient aux parties impliquées de s'entendre pour régler ce conflit.
«Aujourd'hui les gens travaillent, alors je suis contente. Laissons-les travailler. Je veux qu'ils arrivent au meilleur résultat possible», avait-elle dit.
Répercussions économiques
Répercussions économiques
Les chantiers de construction du Québec sont paralysés pour une troisième journée consécutive, en raison des piquets de grève érigés par les quelque 175 000 travailleurs du secteur.
Le ministre des Transports, Sylvain Gaudreault, a dit mardi que le gouvernement ne pouvait, pour l'heure, chiffrer les répercussions économiques liées à l'éclatement de ce conflit de travail.
«Très franchement, nous ne sommes pas en mesure, encore, d'évaluer les impacts sur les chantiers de construction des travaux routiers en termes de coûts, a-t-il dit à Québec en marge d'un point de presse. Mais évidemment, nous souhaitons que ça se règle le plus rapidement possible.»
Le Parti libéral du Québec (PLQ) a exhorté la ministre Maltais à intervenir rapidement dans le dossier pour éviter les contrecoups de la grève.
Son chef Philippe Couillard estime que le gouvernement doit considérer l'imposition d'une loi spéciale pour forcer la reprise des activités du secteur si aucune entente n'est conclue d'ici vendredi, minuit.
De son côté, la Coalition avenir Québec (CAQ) suggère au gouvernement de reconduire les conditions de travail actuelles pour une période maximale d'un an ou jusqu'à ce que les parties se soient entendues sur un nouveau contrat de travail.
Et si les parties patronales et syndicales refusent cette proposition, le gouvernement péquiste "devrait rapidement déposer une loi spéciale pour forcer cette reconduction des conditions de travail des employés de la construction", a déclaré par voie de communiqué le porte-parole caquiste en matière de travail, Christian Dubé.