BUDGET QUÉBEC 2013 - Les représentants de l’industrie minière ont poussé un soupir de soulagement après avoir pris connaissance du budget Marceau.
D’abord, parce que le gouvernement péquiste a annoncé qu’il les consultera de façon «ordonnée et responsable» avant de modifier le régime de redevances adopté en 2010 par son prédécesseur.
«Cela signifie que le gouvernement n’agira pas de façon bousculée», a commenté le nouveau président de l’Association de l’exploration minière du Québec (AEMQ), Philippe Cloutier, en marge du congrès annuel de l'organisme qui se déroule à Québec jusqu’au 22 novembre.
«Il réalise que l’impôt minier est une chose plus complexe et que les solutions sont moins simples que ce qu’il envisageait sur les bancs de l’Opposition», a ajouté Nochane Rousseau, leader de la pratique minière au Québec chez Pricewaterhouse Coopers.
Ce qu’il reste du Plan Nord
On se réjouit aussi que le budget Marceau ne défasse pas tout le Plan Nord. Il reconduit Ressources-Québec, un organisme annoncé dans le budget Bachand de 2011, qui aura la mission de soutenir le développement économique minier et des hydrocarbures, et qui disposera de la même envelope de 250M$. De plus, l’enveloppe de 750M$ pour le future Fonds Capital Mines Hydrocarbures, est pour sa part reconduite.
La seule différence, c’est que Ressources-Québec sera maintenant une filiale de la Banque de développement économique, plutôt que de Investissement-Québec, transféré au sein de la nouvelle banque.
Transformation
Transformation
La création d’un congé fiscal de 10 ans s’appliquant aux entreprises faisant de la 1ère, 2ème ou 3ème transformation est un autre facteur de réjouissance.
Mais «il ne faudrait pas pénaliser les minières qui ne pourront pas faire de la transformation», a prévenu M. Rousseau, qui attend les détails avant de se prononcer advantage.
On attend aussi de connaître le cadre financier du Fonds du Plan Nord: comment il sera financé et à quelle hauteur. Le ministère des Finances travaille actuellement sur ce cadre, qu’il prévoit dévoiler au printemps.
Chez les explorateurs, on est heureux que le budget ait maintenu le financement des programmes de levées géophysiques. «La robustesse de notre base de données est un avantage concurrentiel pour le Québec», a signalé Philippe Cloutier.
Bref, l’industrie minière est soulagée de constater qu’elle n’a pas affaire à un gouvernement aussi «anti-mines» qu’il n’a pu le laisser paraître. Mais elle est loin de pavoiser, car l’incertitude est loin d’être levée dans ce secteur. Et cette incertitude fait mal aux projets en quête de financement. «Quels chiffres vais-je utiliser dans mon étude de faisabilité?», demandait un promoteur rencontré au congrès de l’AEMQ.
Coalition meilleure mine
De son côté, la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine était déçue que le budget Marceau n’ait pas modifié le régime de redevances, alors que cela était une promesse électorale; exigé des minières 100% des garanties financières pour assurer la restauration des sites miniers; ni annoncé une augmentation des effectifs de contrôle du ministère de l’Environnement.