La récession a stoppé les progrès réalisés face à la pauvreté et affecté à la baisse les revenus en Ontario, en Colombie-Britannique et en Alberta, démontrent de nouvelles données rendues publiques mercredi par Statistique Canada.
Dans son premier portrait national détaillé des revenus des Canadiens durant la récession, l'agence affirme que le taux de faible revenu a augmenté et s'est établi à 9,6 pour cent en 2009 _ deuxième année consécutive de croissance de la pauvreté après plus d'une décennie de déclins.
"Ce n'est pas très encourageant", a déclaré Rob Rainer, directeur général de Canada sans pauvreté.
M. Rainer a observé que la plupart des provinces avaient maintenant des stratégies antipauvreté bien en place, de sorte qu'il avait espéré constater quelques résultats positifs durant la récession.
Au contraire, la proportion des Canadiens à faible revenu a lentement augmenté, étant passée de 9,2 pour cent en 2007 à 9,4 pour cent en 2008 _ première année de la récession _ puis à 9,6 pour cent.
"Notre système de redistribution des revenus et de la richesse n'est pas au point", a déploré M. Rainer.
Environ 3,2 millions de personnes vivent désormais avec un faible revenu, incluant 634 000 enfants, a indiqué Statistique Canada.
Les enfants ont été vulnérables durant la récession, leur taux de faible revenu ayant augmenté à 9,5 pour cent en 2009, comparativement à neuf pour cent l'année précédente.
Néanmoins, le portrait de la récession est en un de stagnation plutôt que de catastrophe. Le revenu médian après impôt des familles canadiennes était de 63 800 $ en 2009, soit à peu près le même qu'en 2008.
Par le passé, les récessions ont accentué la pauvreté au Canada pendant des années, et exacerbé l'écart entre riches et pauvres. Jusqu'à maintenant, il ne semble pas que ce soit le cas.
"Je pensais que le taux de pauvreté serait beaucoup plus prononcé", a affirmé John Stapleton, spécialiste des sciences sociales, qui surveille de près les statistiques sur l'aide sociale et qui a constaté une importante augmentation de celles-ci durant la récession.
Bien que le portrait de la pauvreté au pays ne soit pas réjouissant, le nombre de personnes dans les tranches de revenus élevés, moyens et bas est demeuré relativement stable.
De 2008 à 2009, le revenu après impôt a augmenté pour 55 pour cent des particuliers, tandis que 45 pour cent ont subi un repli. En 2007, avant le ralentissement économique, le revenu avait augmenté pour 58 pour cent de la population et avait diminué pour 42 pour cent.
Le revenu médian après impôt en 2009 est demeuré stable pour les familles dans toutes les provinces sauf en Saskatchewan et au Nouveau-Brunswick, où il a augmenté respectivement de 7,5 pour cent et de 3,2 pour cent.
Le revenu après impôt était significativement plus élevé en Ontario et dans l'Ouest canadien qu'au Québec et dans les provinces de l'Atlantique. L'Alberta a le revenu médian le plus élevé après impôt pour les familles depuis 2004. En 2009, ce montant se chiffrait à 77 800 $.