BHP Billiton n’est pas le seul à vouloir mettre la main sur le Canadien Potash, le plus grand producteur mondial de potasse. Il y a aussi – on le savait depuis un bon moment – le Chinois Sinochem et même un fonds de pension ontarien, à savoir le Régime de retraite des enseignantes et enseignants de l'Ontario (Teachers).
Selon le Sunday Times, le fonds de pension canadien discute en ce moment-même avec le fonds d'investissement singapourien Temasek, en vue de présenter une offre conjointe d’achat de Potash. Les deux pourraient s’associer à une autre minière canadienne, Teck Resources.
«Tout le monde discute avec tout le monde», a reconnu une source proche du dossier citée par le Sunday Times. Bien entendu, Temasek a refusé de commenté ces informations, tourt comme Teck Resources et Teachers.
Le fonds singapourien avait été auparavant approché par le conglomérat chimique chinois Sinochem en vue d'une offre conjointe pour effectuer l’acquisition de Potash. Mais il semble que les négociations n’aient rien donné de concret.
Pourquoi un tel engouement autour de Potash ? C’est que l’enjeu est énorme. La compagnie canadienne représente, en effet, quelque 25% de la production mondiale de potasse, un engrais vital pour des pays en fort développement comme la Chine, qui cherche à augmenter sa production alimentaire pour subvenir aux besoins de sa population.
Une scission des activités de Potash à l'étude
De son côté, Sinochem a approché NMDC, le chef de file des producteurs de fer en Inde, selon le journal indien Economic Times. Mais les premiers pas semblent complexes : «Nous ne sommes pas intéressés. Potash représente un actif très coûteux», a dit aux médias Rana Som, le patron de NMDC.
Sinochem aurait les moyens financiers de contrecarrer seul l’offre publique d’achat (OPA) hostile de 39 milliards de dollars américains déposée par BHP Billiton. Mais, il lui manque les moyens politiques pour y parvenir : sa direction estime qu’il lui faut l’appui d’autres groupes étrangers pour amadouer les milieux politiques canadiens, réticents à confier les destinées de Potash à un groupe chinois piloté par l’État.
Pendant ce temps, la direction de Potash ne reste pas les bras ballants. Elle serait en train de préparer sa défensive face aux OPA hostiles à venir, et envisagerait ainsi une scission de ses activités, selon différents médias britanniques.
Ainsi, Potash pourrait, entre autres, céder ses activités dans l'azote et les phosphates. Plusieurs scénarios seraient sur la table, cette démarche ayant l’assentiment du gouvernement Harper, d’après le Telegraph.
Avec Reuters.