Blogue. L’un des produits les plus stupides de l’industrie automobile américaine est à l’article de la mort. Et c’est un bon débarras.
Le Hummer, cette caricature affreuse d’un véhicule passager, va être euthanasié par General Motors, qui n’a pu trouver de repreneur. L’acquéreur chinois qui avait montré de l’intérêt pour cette marque a retiré ses billes.
C’est probablement parce que ce dernier’avait pas les reins assez solides pour plonger dans cette aventure ou qu’il n’a pu trouver les bailleurs de fonds prêts à le financer. Il a été sauvé par des banquiers plus intelligents que lui.
Symbole de décadence
Le Hummer symbolise à la fois l’incurie de l’industrie américaine de l’automobile et l’excès du capitalisme. C’était probablement un produit purement inutile pour 80 % de ses propriétaires, pour qui cette bête hideuse servait essentiellement à impressionner la galerie.
General Motors, qui appartient maintenant majoritairement aux gouvernements américain et canadien, a été acculé à la faillite pour sa mauvaise gestion. GM a multiplié les marques à petit volume, et non rentables par définition. Le Hummer était au surplus extrêmement polluant.
Le capitalisme est à l’origine de grandes réalisations et de beaucoup d’efficacité, mais il permet aussi bien des aberrations. Il se doit donc d’être encadré pour en limiter les effets les plus pervers chez les personnes.
Bien sûr, il n’appartenait pas à l’État de contrôler la production d’un véhicule comme le Hummer, qui fut dérivé d’un véhicule militaire. Le Jeep, lui aussi dérivé d’un véhicule militaire, a été beaucoup mieux recyclé.
Par contre, à partir du moment où un produit n’est pas viable et, surtout, qu’il est la propriété de l’ensemble des contribuables, il devient rapidement évident qu’il faut mettre fin à ses jours.
GM aurait dû mettre fin à la vie du Hummer bien avant, mais cela fait partie de l’aventure rocambolesque de GM au cours des dernières décennies.