Alors que leurs homologues new-yorkais et londoniens doivent composer avec une forte réduction des bonis à la performance cette année, les courtiers de deux banques canadiennes, ceux de la Banque Royale (RBC) et de la Banque Nationale, peuvent se vanter de profiter des plus forte hausse de bonis à la performance du pays.
Les courtiers de la RBC et de la Nationale ont vu leurs rémunération à la performance grimper de 11% pour l’année 2012, prenant fin le 31 octobre. Il s’agit des deux plus importantes hausses enregistrées parmi les principales banques du pays. La Banque CIBC est la seule institution du groupe a avoir réduit ses allocations, de 2% par année, selon l'agence Bloomberg.
«Les bonus canadiens ne sont pas si remarquables. Mais comparativement à ce que l’on peu retrouver à Londres et aux États-Unis, c’est fantastique», reconnait Bill Vlaad, président de Vlaad & Co, une firme de recrutement de Toronto.
Alors que la croissance décline et que les actionnaires demandent de meilleurs rendements, sur Wall Street, leurs vis-à-vis américains doivent composer avec des pertes d'emplois et d'importantes réductions de salaire.
Selon trois sources indépendantes consultées par Bloomberg, JPMorgan Chase & Co, le plus important prêteur aux Etats-Unis, pourrait réduire ses bonis à la performance de 2%. De son côté, Citygroup, le troisième prêteur américain en importance, pourrait réduire les primes de ses employés de 10%, en plus de couper 150 postes supplémentaires parmi courtiers.
En Europe, toujours selon Bloomberg, les sommes liés aux primes à la performance pourraient être réduites de moitié, les banquiers et courtiers s’attendent à des réductions salariale d’au moins 15%.
Pour une cinquième année d’affilée, les banques canadiennes se sont démarquées au palmarès du World Economic Forum, de Genève, en déclarant des profits records et en réservant collectivement pas moins de 10,3 G$ pour les primes à la performance de leurs employés.
Ces enveloppes sont des sommes réservées pour récompenser la performance des employés, et ne comprennent pas les salaires de base et autres rémunérations. Les primes à la performances sont traditionnellement accordés au cours du mois de décembre aux courtiers et aux professionnels qui veillent au financement des grands clients, c'est-à-dire des entreprises.
L’an dernier, les banques canadiennes ont consacré 9,5 G$ pour ces bonis à la performance, soit 7,8% au-dessus du niveau de son niveau de 2010. Cette année, l'augmentation de l'enveloppe consacrée aux bonis (de 9,5G$ à 10,3G$) constituait une hausse de 7,5%.
Les rémunérations à la performance de la Banque Royale ont augmenté de 3,5 G$ à 3,65 G$ cette années, après deux années de déclin. Pour sa part, la Banque Toronto-Dominion, le deuxième plus important prêteur au pays après la RBC, a fait grimper ses primes de 7,8% à 1,56G$.
«RBC a livré des bénéfices record et a atteint tous ses objectifs financiers de l’année, a répondu une porte-parole de RBC, Rina Cortese. Notre rémunération à la performance reflète la contribution de nos employés à ce succès.»
La Nationale a connu la deuxième augmentation en importance des remunérations à la performance cette année, la voyant passer de 624M$ à 690M$.
La Banque Scotia arrive au troisième rang avec rémunération à la performance de 9,4% à 1,48G$, et celle de la Banque de Montréal, au quatrième rang avec une hausse de 5,2% à 1,64G$. Enfin la CIBC a pris une direction contraire avec une réduction de 2% du budget consacré à la rémunération à la performance pour une total de 1,24G$.
Avec Bloomberg