Près de 19 mois après son élection, le gouvernement Couillard a semé la déception dans les secteurs agricole et agroalimentaire, estime le président de l'Union des producteurs agricoles (UPA), Marcel Groleau.
Celui-ci a dressé ce constat en s'adressant à ses membres, mardi, à Québec, dans le cadre du deuxième jour du congrès général de l'organisation.
Dans un long discours, M. Groleau a reproché à Québec de ne pas suffisamment considérer l'apport de l'agriculture et de l'agroalimentaire dans sa stratégie de développement économique.
À eux seuls, a-t-il affirmé, ces deux secteurs ont généré en 2014 des ventes respectives de 8 milliards $ et de 24 milliards $ en plus de représenter quelque 200 000 emplois directs et indirects.
Pour remédier à la situation, l'UPA et le Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ) ont fait parvenir une lettre au premier ministre Philippe Couillard en plus d'exiger une rencontre rapide.
M. Groleau a également reproché au ministre de l'Agriculture, Pierre Paradis, de confier à Jean Pronovost le mandat d'examiner la question de la relève agricole au Québec.
Selon lui, cette décision de M. Paradis a «politisé» le dossier, puisque M. Pronovost a dans le passé formulé des recommandations qui allaient à l'encontre de la mise en marché collective des produits agricoles, une stratégie ardemment défendue par l'UPA.
En point de presse, M. Groleau a justifié ses critiques par la volonté d'envoyer un «message clair» au gouvernement Couillard, prenant le soin d'ajouter que l'UPA était toujours prête à faire preuve de collaboration.
Les membres de l'UPA ont également appris une mauvaise nouvelle puisque le nouveau ministre fédéral de l'Agriculture, Lawrence MacAulay, qui devait prononcer une allocution mercredi, a annulé sa présence en raison d'un manque de temps.
M. Groleau espère néanmoins que le ministre sera en mesure de rencontrer l'UPA d'ici le temps des fêtes.