Au moment où le Québec commence a débattre de la possibilité d'exploiter l'uranium sur son sol, le président americain remet en selle l'idée de créer une banque mondiale d'uranium faiblement enrichi.
Emise par Barack Obama le 5 avril dernier à Prague, cette idée prépare le terrain au développement d'une nouvelle vague en nucléaire civil. Les projets, sur papier, se multiplient et de nombreux pays, inquiets de leur approvisionnement énergétique, étudient cette voie. Comme l'indique le journal suisse Le Temps, cette banque stockerait le combustible classique utilisé par les 436 centrales nucléaires du monde entier, pour le revendre ensuite aux pays demandeurs, à un prix équitable, sans préconditions politiques ou idéologiques. Cette mise en commun permettrait d'éviter les détournements de matière fissile vers des applications militaires. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) examinera, le 15 juin, trois différentes propositions de création d'une telle banque.
Le Québec, lui, pourrait produire de l'uranium. Mais quel en serait le prix sur la santé publique? A cette fin, s'est tenu, la semaine derniere à Sept-Îles, le Forum régional sur l'exploration et l'exploitation de l'uranium. La dernière journee de cet évenement de deux jours a porté sur "l'acceptabilité sociale" de cette industrie. Autrement dit, sur "comment" faire accepter cette industrie par la population. Radio-Canada a rapporté qu'un chef autochtone et un représentant du gouvernement de la Saskatchewan, la seule province qui extrait de l'uranium au pays, sont venus expliquer leurs positions, favorables à l'uranium.
"Les études épidémiologiques démontrent que les travailleurs actuels de l'uranium sont en aussi bonne santé que la population en général", a également affirmé Patsy Thompson de la Commission canadienne de sûreté nucléaire, citée par Le Soleil.
Organisé par la Conférence régionale des élus (CRÉ) de la Côte-Nord, l'événement a rassemblé près de 200 personnes. Il est à noter que tous n'étaient pas convaincus puisqu'un événement parallèle, appelé le Forum Citoyens Plus, a eu lieu pendant ce temps. "Il faut maintenant que l'ensemble du Québec se pose la question: voulons-nous vraiment d'une industrie nucléaire?", a dit Marc Fafard, organisateur de ce forum.