Le dirigeant de Postes Canada et celui du syndicat des postiers se sont rencontrés, jeudi, au deuxième jour du lock-out décrété par la société d'État.
Cette réunion a eu lieu alors que plane la menace d'une loi spéciale qui forcerait le retour au travail des postiers.
Lisa Raitt, la ministre fédéral du Travail, a prévenu qu'elle pourrait déposer dès lundi un tel projet au Parlement.
C'est le président du Syndicat des travailleurs et des travailleuses des postes, Denis Lemelin, qui avait demandé la rencontre de jeudi.
Par ailleurs, Postes Canada a confirmé qu'une entente avait déjà été conclue avec les syndiqués pour assurer la livraison des différentes prestations sociales lundi prochain.
Plus: Conflit aux Postes: le privé en profite
Au fédéral, les chèques du régime de pensions du Canada et les prestations fiscales pour les enfants seront notamment livrés.
Seuls l'Alberta et le Québec ont demandé à la société d'État de continuer à livrer leurs chèques. Les bénéficiaires québécois du régime des rentes, de l'aide à l'enfance et de la sécurité du revenu continueront donc à recevoir les sommes auxquelles ils ont droit.
Neuf mille facteurs assureront la livraison de ce courrier, a affirmé Anick Losier, porte-parole de Postes Canada. Ces employés se sont portés volontaires, mais seront rémunérés normalement.
Par ailleurs, c'est au syndicat de choisir le moment où le lock-out se terminera, a fait valoir la porte-parole. "Il faut qu'il regarde l'offre qu'on a mis sur la table", a-t-elle plaidé, lui demandant du même souffle d'être "réaliste".
"Il faut avoir des conversation réelles à propos de l'avenir de la compagnie."
La direction de Postes Canada s'adresse d'ailleurs directement à ses employés à travers deux vidéos mises en ligne jeudi.
Dans l'enregistrement en français, le chef de l'exploitation de Postes Canada, Jacques Côté, affirme que le lock-out a a été une décision difficile à prendre, mais constituait le meilleur moyen pour "mettre une fin rapide au conflit de travail en cours".
Les grèves tournantes ont coûté 100 millions $ à la société d'État, a soutenu M. Côté.
Les syndiqués de Postes Canada ont effectué plus d'une dizaine de jours de grèves tournantes partout au pays avant que l'employeur ne décrète un lock-out en fin de soirée mardi.