Les entreprises canadiennes, et particulièrement celles qui mènent leurs activités au Québec, restent écrasées par la lourdeur administrative.
Selon une étude réalisée par KPMG pour le compte de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI), la plupart des entreprises du Canada paient plus par employé que leurs homologues des États-Unis pour se conformer aux exigences réglementaires.
Selon le rapport de KPMG, qui donne le coup d'envoi à la quatrième Semaine de sensibilisation à la paperasserie au Canada, c'est dans la catégorie des petites entreprises (moins de 5 employés) que l'on constate le plus grand écart de coût.
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Pour se conformer à la réglementation gouvernementale, les entreprises de cette taille paient 45 % de plus par employé au Canada qu'aux États-Unis, soit 5 942 $ comparativement à 4 084 $. Au Québec, l'écart est encore plus prononcé: les petites entreprises déboursent annuellement 6 153 $, soit 50,6 % de plus que leurs comparables américaines.
La FCEI estime les coûts annuels de cette lourdeur à 31 G$ par an, un chiffre qui est resté relativement stable depuis que l’organisme qui défend les intérêts des entrepreneurs a commencé à estimer le coût de la réglementation en 2005.
Bonne nouvelle pour les PME du Québec, ce coût annuel est passé de 8 G$ en 2005 à 6,9 G$ en 2012.
L'équivalent d'un plan de relance de 9 G$
Plus d’un entrepreneur canadien et québécois sur trois (environ 33 %) affirme qu’il ne se serait peut-être pas lancé en affaires s’il avait su combien pèse la réglementation. Aux États-Unis, ce ratio atteint 25 %.
Par ailleurs, 64 % des entreprises québécoises, contre 68 % au Canada et 57 % aux États-Unis, considèrent la réglementation excessive comme un frein à la productivité.
« La réglementation n'engendre pas nécessairement toujours de la paperasserie inutile, mais les entreprises de partout au Canada et aux États-Unis estiment qu'on pourrait réduire le coût pour s'y conformer d'environ 30 % sans nuire à ses objectifs importants en matière de santé et de sécurité », a dit par voie de communiqué Martine Hébert, vice-présidente de la FCEI pour le Québec.
La FCEI soutient que c’est l'équivalent d'un plan de relance de 9 G$ par an au Canada, qui ne comporterait aucun effet néfaste.
Rappelons qu’Ottawa a annoncé l’automne dernier l'adoption d'un plan d'action pour la réduction du fardeau administratif. « Si le gouvernement respecte son plan, cela pourrait changer la donne au Canada », affirme Mme Hébert.
Au Québec, le Parti libéral avait confié à Michel Audet, ancien ministre des Finances de la province, d’appliquer une cure minceur à la paperasse. La province avait mis en oeuvre un premier plan d’action en ce sens en 2004.