Les réserves d'or des banques centrales occidentales est maintenant entre les mains des pays non occidentaux, si on en croit l'analyse faite par Eric Sprott et David Baker dans le dernier message aux investisseurs de Sprott Asset Management.
Bien que le marché haussier de l'or ait continué de progresser pendant les années 2000, les banques centrales ne sont pas devenues des acheteuses nettes d'or physique avant 2009 alors que le prix de l'once dépassait déjà 1000 $, écrivent Eric Sprott, chef de la direction et chef de la direction des investissements de Sprott Asset Management, et David Baker, responsable des ventes institutionnelles.
« La totalité de ces achats a toutefois été effectuée par les banques centrales du monde non occidental, soit par des pays comme la Russie, la Turquie, le Kazakhstan, l'Ukraine et les Philippines, qui continuent d'acheter de l'or depuis », écrivent-ils.
Citant les chiffres de l'agence de recherche sur les métaux précieux Thomson Reuters GFMS, Eric Sprott et David Baker rapportent que les banques centrales du monde non occidental ont acheté 457 tonnes d'or en 2011. Suivant les mêmes estimations, elles devraient en acheter 493 tonnes additionnelles cette année.
« Les banques centrales de l'Occident ont essentiellement gardé le silence à ce sujet et n'ont publié aucun chiffre de vente ou d'achat depuis les trois dernières années. (...) Le silence en dit long » , soulignent Eric Sprott et David Baker.
Fait intéressant : alors que la demande physique d'or augmente à vive allure, l'offre annuelle provenant des mines du monde, sauf celle de la Russie et la Chine qui n'exportent pas leur production interne, est inférieure à celle de l'an 2000, notent Eric Sprott et David Baker. De plus, aucun vendeur important d'or physique ne se serait manifesté publiquement depuis deux ans.
« Compte tenu de l'accroissement important de la demande physique que nous avons observé au cours des dix dernières années, particulièrement d'acheteurs asiatiques, nous nous contenterons de dire que nous ne savons pas d'où provient cet approvisionnement d'or... mais il doit provenir de quelque part », s'interrogent les deux auteurs.
Selon leur analyse, l'or supplémentaire sur le marché ne peut venir que d'un seul endroit : les banques centrales occidentales. Or, ces dernières ne peuvent révéler publiquement qu'elles ont vidé leurs coffres de lingots, selon Eric Sprott et David Baker.
« Les banques centrales porteraient atteinte à leur crédibilité si elles admettaient qu'elles prêtaient leurs réserves d'or à des banques intermédiaires de lingots, qui vendaient par la suite leur or à la Chine, par exemple, concluent-ils. Mais les statistiques suggèrent fortement que c'est exactement ce qui s'est passé. »