Ainsi, la déclaration finale des dirigeants de l'APEC ne mentionne aucun objectif chiffré. Du coup, ils écartent l'engagement d'une réduction de 50% des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050 évoqué dans un projet de communiqué intermédiaire.
Présents à Singapour, les États-Unis ont également pris position. À l'occasion d'une brève allocution, Micheal Froman, vice-conseiller américain aux Affaires économiques internationales a déclaré : «Il est irréaliste d'attendre qu'un accord international complet, légalement contraignant, soit négocié d'ici au début du sommet, fixé dans 22 jours »
«Le facteur temps et la situation de certains pays nous obligent à nous concentrer sur ce qui est possible et ne pas nous laisser distraire par ce qui ne l'est pas», a quant à lui ajouté Lars Lokke Rasmussen, premier ministre danois, qui sera l'hôte du Sommet sur le changement climatique qui se déroulera à Copenhague du 7 au 18 décembre.
Le premier ministre canadien, Stephen Harper, présent à Singapour, a pour sa part soutenu qu'il était nécessaire de faire un pas en arrière afin d'avoir une meilleure vue d'ensemble de la situation. Le Canada pourrait bien se doter d'objectifs contraignants pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre si les plus importants pays émergents - la Chine, l'Inde et le Brésil en tête de liste - font de même.
La fin de Copenhague?
Avant même que les dirigeants politiques de 192 pays se réunissent à Copenhague, le sommet de Copenhague semble enterré. Principale raison : le fossé qui s'est creusé entre pays développés et pays en développement, et le retard pris par les États-Unis à adopter une loi sur le climat.
Les gouvernements réunis en marge de l'APEC semblent désormais considérer Copenhague comme une étape et non plus comme un but. L'idée d'un nouveau sommet est avancée. Celui-ci pourrait se tenir à Mexico.
Une quarantaine de ministres de l'Environnement se rencontreront aujourd'hui et demain à Copenhague pour tenter de sauver le traité qui devrait remplacer le protocole de Kyoto. Il s'agirait, pour ainsi dire, de la rencontre de la dernière chance.
La France et le Brésil montent aux barricades
La France et le Brésil refusent de baisser les bras. Samedi, les deux pays ont adopté leur «bible climatique» qui fixe des objectifs de réduction «ambitieux» mais «raisonnables». Les deux pays vont tenter d'y faire adhérer un maximum de pays d'ici le sommet de Copenhague ont annoncé leurs présidents respectifs, Nicolas Sarkozy et Luiz Inacio Lula da Silva à l'issue d'un entretien à l'Elysée.
Notons que le géant latino-américain est le premier grand pays émergent à s'e commettre de la sorte. Soutenant qu'il ne ralentira pas son expansion économique, il s'engage à réduire de 80 % la déforestation de l'Amazonie, à contrôler les effets de l'élevage et de l'agriculture sur la savane, à limiter l'utilisation des nitrates dans l'agriculture.
«Nous n'avons pas le droit de permettre que le président Obama et le président Hu Jintao puissent célébrer un accord en prenant pour base les seules réalités de leurs pays», a lancé Lula, président du Brésil. Il a assuré qu'il téléphonerait aujourd'hui à M. Obama. «La première économie du monde doit être à la hauteur de ses responsabilités», a avancé Nicolas Sarkozy. «Nous n'accepterons pas de prendre des engagements et que d'autres disent : on verra demain.»
Sources : Le Temps, AP, AFP, Le Monde