Pour aider Montréal à regagner sa vitalité, l’ancien président du Club de hockey Canadien, Pierre Boivin, réclame d’urgence des gestes concrets de la part du gouvernement du Québec.
«Il faut que les élus à Québec arrête de dire que Montréal est la métropole de la province ou que Montréal est son moteur économique(…) Si tout cela est vrai, il va falloir que le gouvernement du Québec cesse de parler et walk the talk (passe de la parole aux actes) ».
Participant ce matin à un forum organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain sur le thème de la rétention des sièges sociaux, le président et chef de la direction de Claridge, propriété de la famille Bronfman, n’est pas passé par quatre chemins lorsque questionné sur ce dont Montréal aurait le plus besoin.
«Ne nous cachons pas de la vérité. Disons les choses comme elles sont : Montréal est en train de manger toute une volée actuellement à l’étranger et ailleurs au Canada.»
Faisant référence à la couverture internationale dont Montréal fait les frais depuis plusieurs mois, et à sa difficulté de retenir ses sièges sociaux, Pierre Boivin s’inquiète de la façon dont Montréal pourra reprendre le chemin de la prospérité. Depuis 1990, Montréal a perdu officiellement quinze sièges sociaux, au profit principalement de Toronto et de Calgary.
Être réaliste
«À mon avis, ce dont Montréal a le plus besoin actuellement est d’intégrité et de courage politique» afin que les gouvernements, celui de Québec en particulier, finissent par poser les gestes requis pour régler les multiples problèmes auxquels elle fait face.
«En moins de dix ans, a-t-il dit devant quelque 200 gens d'affaires réunis au Palais des congrès de Montréal, on a perdu un paquet de projets en raison principalement du manque d’action de Québec, et de division des forces ou d'un manque de concertation entre Montréal et le gouvernement du Québec. Ça ne peut plus durer.»
Devant les journalistes, au terme de son allocution, l'ex-président du Tricolore a vanter l'importance d'observer la situation actuelle de Montréal avec réalisme. «Il faut être honnête. Montréal a beaucoup de potentiel, elle a une très belle histoire et un bel avenir. Mais il faut être réaliste et dire qu'aujourd'hui c'est un peu difficile.»
Sur la questioon des sièges sociaux et de la perte de vitesse qu'a connu Montréal à ce chapître, M. Boivin estime que les gouvernements successifs des dernières années auraient «pu faire plus» pour attirer ou conserver des sièges sociaux.
«On ne pourra jamais empêcher des acquisitions d'entreprises québécoises par des entreprises étrangères. L'économie roule et ou ne peut l'arrêter, estime-t-il. Mais nos gouvernements peuvent certainement mettre sur pied des mesures pour aider les entreprises d'ici à prospérer et acheter des concurrents plutôt que ce ne soit l'inverse.»
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