Déçu, amer, irrité … Les qualificatifs ne manquent pas au président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) pour décrire l’état d’esprit de la communauté d’affaires à la suite de l’arrestation lundi matin du maire de Montréal, Michael Applebaum.
Mais ce que craint le plus aujourd’hui le pdg, Michel Leblanc, est que cette arrestation du premier magistrat de la ville soit suivie de plusieurs autres à l’hôtel de ville et dans son entourage.
«Je n’ai pas d’informations particulières. Mais je note que le chef de l’Unité permanente anti-corruption (UPAC) a dit que d’autres arrestations pourraient suivre. Ce que j’espère, c’est qu’on n’ait pas à subir le «supplice de la goutte» en se demandant toutes les semaines quel sera le prochain nom à être mis en accusation. J’aimerais qu’on le sache tout de suite.»
Affirmant bien comprendre le travail d’enquête des policiers, le president de la CCMM estime néanmoins qu’une telle situation aurait un effet dévastateur sur la ville et la confiance des citoyens en leurs institutions. «Ça fait mal à Montréal une telle succession de nouvelles de ce genre.»
Michel Leblanc dit souhaiter le départ du maire Michael Applebaum et la désignation rapide d’un nouveau maire – le troisième en moins d’un an- qui saurait mener les destinées de la ville au moins jusqu’aux prochaines élections.
Refusant «de sombrer pas dans le cynisme en les imaginant tous corrompus», le pdg de la Chambre invite néanmoins les élus au passé le moindrement trouble à faire prevue de retenue si la possibilité leur était présentée d’accepter ou de refuser le poste de prochain maire par interim.
«Les gens qui ont des histoires potentielles, qu’ils soient coupables ou non, devraient faire prevue de retenue, dit-il. On doit avoir un maire de transition qui soit vraiment irréprochable pour gérer les affaires courantes de la ville au moins jusqu’aux élections, dans quatre mois.»
À propos du maire Applebaum, désigné par la coalition mise en place après la démission du maire Gérald Tremblay, Michel Leblanc ne cache pas son amertume. «On est en droit d’être déçu. Il s’est présenté comme quelqu’un qui pouvait bien faire le travail et qui n’avait rien à se reprocher. De mon point de vue, il a fait le travail demandé. Mais là, il y a quand même 14 chefs d’accusations de déposés contre lui, ce qui n’est pas rien.»
«Personnellement, il me semblait qu’on avait déjà donné l’automne dernier et je pensais qu’on pouvait regardé vers l’avant. Les derniers événements nous font encore reculer.»
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