La communauté d’affaires et touristique de la métropole accueille plutôt mal la décision d’Air Canada de continuer de priver Montréal d’une liaison aérienne directe avec l’Asie.
«Nous sommes très déçus, affirme Michel Leblanc, pdg de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM). Nous le sommes d’autant plus que nous sommes convaincus que le nombre de passagers en provenance et à destination de Montréal suffirait pour assurer de telle liaisons directes avec l’Asie, en particulier avec la Chine.»
La semaine dernière, Air Canada a rendu public son nouveau plan «d’expansion internationale» vers l’Asie. Les nouveaux vols annoncés pour le printemps prochain à destinations de Beijing (Chine), Tokyo (Japon), Séoul (Corée du Sud) et Istanbul (Turquie), profiteront à Toronto, Calgary et Vancouver.
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Mais pas à Montréal, qui continuera jusqu’à nouvel ordre d’être la seule des grandes villes du pays à ne pas profiter de liaisons directes d’Air Canada avec l’Asie. À compter de juin, Air Canada assurera onze vols quotidiens entre le Canada et l’Asie, pour un total de 43 000 voyageurs par semaine.
«On ne perd pas espoir. Mais je ne peux certainement pas vous cacher que nous sommes très, très déçus», a réagi pour sa part le vice-président recherche et développement du produit de Tourisme Montréal, Pierre Bellerose.
Ce dernier ne ménage aucun effort depuis des années, pour faire en sorte que Montréal voit croître le nombre de touristes chinois dans la métropole. Ces efforts se sont amplifiés depuis la tenue de l’exposition universelle de Shanghai en 2010, où le maire Gérald Tremblay s’était rendu pour intéresser notamment des transporteurs asiatiques à Montréal comme nouvelle destination.
Quelques mois avant sa démission, le maire Gérald Tremblay s’était de nouveau rendu en Chine pour aider au renforcement des liens d’affaires et culturels entre Montréal et la Chine.
Aéroports de Montréal (ADM), gestionnaire des aéroports de Dorval et Mirabel, se montre également active pour convaincre les transporteurs, dont Air Canada, du marché que représente Montréal pour l’Asie.
«C’est sûr que ça a fait sursauter tout le monde, même si personne chez nous s’attendait vraiment à ce qu’Air Canada nous annonce une nouvelle liaison avec la Chine aussi rapidement», affirme Christiane Beaulieu, vice-présidente, Affaires publiques et communications d’ADM,
La semaine dernière encore, James Cherry, le pdg d’Aéroports de Montréal, se serait même rendu à l’ambassade canadienne de Chine, à Ottawa, avec pour objectif principal de faire avancer ce dossier auprès des autorités chinoises.
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Montréal doit se battre avec des villes canadiennes de plus en plus importantes sur le plan économique. Le volume de résidents asiatiques y est également moindre que dans les villes de Vancouver, Toronto, et même Calgary, dont la croissance économique albertaine lui assure un énorme pouvoir d’attraction.
Qu’à cela ne tienne, selon Pierre Bellerose, Montréal ne peut se priver de liaisons aériennes directes et régulières avec cette région du monde. Un avis que partage aussi entièrement le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc.
«Nous ne visons pas nécessairement des liaisons quotidiennes, affirme M. Leblanc, réaliste. Pour commencer, ce pourrait être des liaisons hebdomadaires ou bi-hebdomadaires.»
À ce propos, Air Canada se montre réceptive, assure étudier de près les possibilités de maillage entre Montréal et l’Asie, mais ne fait aucune promesse.
Sa porte-parole, Isabelle Arthur, soutient que le transporteur a tenté d'obtenir un créneau pour Montréal, mais que les autorités de l'Aéroport de Beijing n'ont pas été en mesure d'accomoder le transporteur.
«Nous comptons réessayer ultérieurement», a répondu la porte-parole par courriel, ajoutant que la livraison de ses nouveaux Boeing 787 Dreamliner en 2014 pourrait offrir cette prochaine occasion.
C’est aussi l’avis d’ADM, qui croit que la livraison des nouveaux porteurs d’Air Canada, à compter de 2014, emmènera probablement avec elle, de nouvelles liaisons pour Montréal.
«Nous on sait que le dossier est bien en route. Mais c’est souvent long», dit Mme Beaulieu, ajoutant pour preuve que l’établissement d’une liaison entre Montréal et Doha, sur les ailes de Qatar Airways, aura nécessité pas moins de sept ans de négociations.
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