Montréal est une locomotive pour l’économie québécoise, mais sa performance laisse à désirer, soutient un rapport de l’Institut du Québec.
L’étude intitulée Montréal : boulet ou locomotive? soutient que la contribution économique de Montréal à celle du Québec dépasse le poids démographique de la métropole.
«Pour l’année 2013, avec 49 % de la population du Québec, la région métropolitaine de Montréal a contribué à plus de 53 % du PIB du Québec, de même qu’à plus de 50 % des impôts personnels payés, 75 % des brevets et 53 % des investissements étrangers directs», affirment les auteurs de l’étude.
La document de l’IdQ soutient que Montréal fait toutefois piètre figure quand on la compare aux autres régions urbaines du Canada (Calgary, Edmonton, Vancouver, Toronto, Ottawa-Gatineau, Québec et Halifax) au chapitre de la croissance économique et démographique, du chômage, du revenu par habitant et du pourcentage de diplômés.
Selon le rapport, la croissance économique moyenne annuelle de la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal s’est chiffrée à 1,5% entre 2004 et 2013. C’est la pire performance des huit RMR canadiennes à l’étude.
De plus, la RMR de Montréal avait un taux de chômage de 8,1% à la fin de 2013. Il s’agit de la deuxième pire performance au pays, tout juste derrière Toronto à 8,2%. C’est Québec qui mène le bal de ce côté, avec un taux de chômage de 4,7%, selon les chiffres de Statistique Canada.
Montréal arrive au 6e rang quant au pourcentage d’adultes de 25 ans et plus possédant un diplôme universitaire, à 26,5% et au 7e rang du côté de la croissance démographique annuelle moyenne (1%) entre 2004 et 2013.
Perte de sièges sociaux
Par ailleurs, entre 1999 et 2012, Montréal a perdu 37 sièges sociaux, ce qui constitue la pire performance des 8 RMR à l’étude. Calgary (+40), Vancouver (+18) et Edmonton (+9) dominent ce classement.
En 2012, Montréal se retrouvait avec 94 sièges sociaux, comparativement à 259 pour Toronto, 133 pour Calgary, 95 pour Vancouver et 23 pour Edmonton.
Prospérité convergente
Prospérité convergente
L’étude estime que la relation entre la prospérité de la région de Montréal et de celle du reste du Québec est de nature convergente. Cela signifie que plus Montréal est prospère, plus l’écart de richesse avec les régions non urbaines de la province tend à diminuer. Les auteurs de l’étude appellent cela «l’effet locomotive».
Pour l’IdQ, le gouvernement provincial doit donc reconnaître le caractère unique de Montréal et mettre un frein aux programmes de développement économique «mur à mur» partout au Québec.
Le gouvernement doit «adopter une stratégie qui privilégie l’intérêt économique supérieur du Québec en identifiant certains secteurs prioritaires et en évitant un saupoudrage généralisé des aides publiques», lit-on dans le rapport.
L’étude suggère également à l’administration montréalaise de resserrer sa gestion des fonds publics, de prioriser les investissements dans les infrastructures et d’adopter une stratégie de développement identifiant certains secteurs prioritaires.
«Quand Montréal se porte bien, c’est tout le Québec qui s’enrichit. C’est très positif. Les élus et dirigeants de la région de Montréal et ceux du reste du Québec ont donc tout intérêt à unir leurs forces pour favoriser l’avancement de tous les Québécois», affirme Mia Homsy, directrice de l’IdQ.
L’IdQ est un institut de recherche issu d’un partenariat entre le Conference Board du Canada et HEC Montréal.