Metro prévoit que ses fournisseurs pourraient commencer à augmenter leurs prix à compter de février, en réaction à la hausse du prix des denrées (blé, huiles, sucre, etc.). Le président et chef de la direction de Metro, Eric Richer La Flèche « espère pouvoir refiler la facture aux clients ». Mais cela ne pourra se faire « du jour au lendemain », a-t-il indiqué à lesaffaires.com. Les hausses devront être progressives étant donné la féroce concurrence que se livrent les trois grandes chaînes présentes au Canada (Loblaw, Metro, Sobeys).
Le dégel des prix ne devrait pas survenir avant février puisque les manufacturiers n’ont pas le droit de changer leurs prix pendant la période des fêtes. Dans le jargon, c’est ce qu’on appelle un black-out. Se voulant rassurant, Eric Richer La Flèche précise que les hausses de prix ne seront pas généralisées. Car bon nombre de fabricants se protègent contre les fluctuations de prix des matières premières. Tandis que d’autres pourraient choisir de les absorber.
Jusqu’ici, la guerre des prix dans le secteur de l’alimentation a été tellement féroce qu’elle a plutôt provoqué de la déflation dans les supermarchés du groupe québécois Metro, GP, Super C, Food Basics). D’ailleurs, le chiffre d’affaires des magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an) a chûté de 0,5 % au cours du 4e trimestre (terminé le 25 septembre) à cause de la baisse des prix de détail.
« En Ontario, Walmart ajoute des pieds carrés en alimentation, en ouvrant des Supercentres. Il y en a 68 en opération, c’est 20 ou 25 de plus qu’il y a un an. En plus, un concurrent vient de lancer une nouvelle bannière en Ontario», relate Eric Richer La Flèche. Sobeys convertit en effet ses supermarchés à escompte Price Chopper en FreshCo depuis le mois de mai. Pour le moment, 28 transformations ont été complétées. Chaque fois, FreshCo coupe ses prix pour attirer les clients dans son nouveau concept, constate Metro.
Les actions de Walmart et Sobeys dans le marché ontarien ont forcé l’épicier québécois à ajuster ses prix à la baisse. « C’était la bonne chose à faire. Cela n’a pas eu d’impact sur nos marges », a soutenu le grand patron de Metro au cours d’une conférence téléphonique avec les analystes qui suivent son titre.
Comportements post-récession
Cette situation, qui profite aux consommateurs, devrait se poursuivre tout le premier trimestre (d’octobre à décembre), prévoit-on. « Il y a beaucoup de promotions dans le marché et de toute évidence, ça attire les consommateurs (…) Les gens sont prudents, ils cherchent les soldes ». Metro observe que les consommateurs ont modifié leurs habitudes depuis la crise économique. Habitudes qui persistent même si la reprise se fait sentir.
« Les ventes de nos articles en solde augmentent et la pénétration de nos marques privées (Selection et Irresistible) est en croissance », détaille Eric Richer La Flèche. À l’heure actuelle, les deux marques maison de Metro comptent pour plus de 20 % des ventes et ce pourcentage est en constante augmentation.
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Les 4 priorités de Metro pour la prochaine année
• Augmenter la fidélisation des consommateurs
• Investir dans la rénovation et l’amélioration des magasins (dépenses de 225 M$ prévues, augmentation de 1 % du nombre de pieds carrés dédiés à la vente au détail)
• Améliorer la section des fruits et légumes
• Contrôler les dépenses
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