La direction de l’hôtel Maritime de Montréal menace de fermer ses portes si elle ne parvient pas à s’entendre rapidement avec ses employés, en arrêt de travail depuis bientôt quatre mois, a appris LesAffaires.com.
«C’est très sérieux. On ne joue pas, loin de là», a assuré au cours d’un entretien téléphonique, Normand Dumoulin, responsable des négociations pour le groupe Tidan, propriétaire de l’hôtel Maritime.
Depuis septembre, l’hôtel de 214 chambres est partiellement paralysé à la suite de l’enlisement des négociations avec la CSN lesquelles devraient mener au renouvellement du contrat de travail d’un peu plus de 70 ses employés.
Tandis que la CSN accuse la direction d’avoir déclenché un lock-out, le représentant de Tidan blâme le syndicat d’avoir convaincu ses employés à déclencher la grève.
«L’hôtel faisait déjà des pertes de 250 000$ à 300 000$ par année, affirme M. Dumoulin. Avec un taux d’occupation qui varie entre 15% et 20% depuis l’automne, c’est clair que l’hôtel ne fait pas ses frais et ne pourra demeurer ouvert encore longtemps.»
La direction de l’hôtel Maritime a déjà fait parvenir à l’ensemble de ses employés, ainsi qu’au gouvernement du Québec, un avis les informant de la fermeture de l’hôtel advenant l’incapacité des parties de s’entendre avec le syndicat. Cette fermeture est prévue pour la fin du mois de mars prochain.
LesAffaires.com a tenté sans succès de parler avec les propriétaires de l’hôtel. Propriété Mike Yuval, d’Hampstead, et Jack Sofer, de Westmount, Tidan est ce même groupe immobilier à qui appartenais le Mount Stephen Club, fermé juste avant Noël il y a près d’un an. Les employés tentaient alors de négocier avec l’employeur leur première convention collective.
Pour éviter le même scénario, M Dumoulin affirme devoir réduire de 20% la masse salariale de l’hôtel. La direction s’engage à le faire, sans réduire les salaires des employés.
Les dernières offres patronales ont été jugées insuffisantes par ces derniers qui estiment à plus de 25 les nouvelles demandes de recul de conditions de travail, présentées par la partie patronale. Ces offres ont été rejetées à 97 % lors d'un vote tenu lors d’un scrutin secret le 23 novembre.
Un mois plus tôt, la Commission des relations du travail avait réprimandé la direction de l'hôtel pour avoir utilisé des briseurs de grève malgré le conflit de travail en cours.
Les employés en arrêt de travail ne comptent, depuis quatre mois, que sur une allocation de 235$ par semaine, tirée du fonds de défense professionnel de la CSN, précise François L'Écuyer, porte-parole de la centrale syndicale.
À ce jour, 23 établissements hôteliers représentés par la CSN sont parvenus à des ententes de principe. D’ici leur échéance en 2016, les employés touchés profiteront entre autres d’augmentation salariale de 3% par année et d’une hausse de contribution de leur employeur au régime de retraite de 2% du salaire gagné.
La présente ronde de négociation coordonnée regroupe 35 syndicats représentant 5500 travailleurs du secteur de l'hôtellerie dans les régions du Grand Montréal, de Québec, de l'Estrie, de la Montérégie et de l'Outaouais.