Environ un millier de manifestants anti-Wall Street défilaient jeudi matin près de la Bourse de New York dans une ambiance tendue sous une forte surveillance policière pour marquer les deux mois d'existence du mouvement.
Le défilé new-yorkais devait être suivi jeudi par plusieurs autres manifestations dans d'autres villes des Etats-Unis, tandis qu'à Londres, où le mouvement Occupy Wall Street a aussi fait des émules, les "indignés" qui campent dans la City sont censés démonter leur campement.
Le cortège new-yorkais est parti tôt jeudi matin du square Zuccotti, berceau du mouvement dont les occupants ont été expulsés dans la nuit de lundi à mardi.
Rapidement empêché d'atteindre la Bourse par la police, présente en nombre, les manifestants se sont rabattus sur des rues adjacentes, bloquant notamment Broad Street pour empêcher les employés des sociétés du quartier de se rendre dans leurs bureaux aux cris de "Wall Street est fermée".
Cette barricade humaine a vite entraîné des tensions entre les manifestants et les passants, avant que la police n'intervienne au bout d'environ 45 minutes en repoussant fermement les anti-Wall Street.
Sous les cris des manifestants s'exclamant "Honte à vous!", au moins une dizaine d'arrestations ont eu lieu sur cette barricade ou à d'autres endroits où se trouvaient des manifestants, scindés en plusieurs cortèges, ont constaté des journalistes de l'AFP.
"C'est mauvais, tout ça...", se lamente au milieu de l'agitation un homme tentant de se rendre à son bureau, Wall Street Journal sous le bras.
"Le +pourcent+ (le plus riche de la population, ndlr) essaie de faire cesser ce mouvement et je suis venu pour montrer mon soutien", explique à l'AFP Ray Lewis, un retraité de la police de Philadelphie (Pennsylvanie, Est).
"De plus en plus de gens souffrent dans ce pays", ajoute-t-il, avant d'être lui aussi interpellé par les forces de l'ordre quelques minutes plus tard.
Shanon Murry explique quant à elle avoir décidé de se joindre à la manifestation après avoir vu à la télévision les images de l'expulsion du square Zuccotti. Elle dit avoir fait deux heures de route pour se joindre aux anti-Wall Street: "Vous ne pouvez pas expulser des gens comme ça dans une démocratie", juge-t-elle.
Parmi les mots d'ordre de cette journée d'action, était évoqué plus ou moins clairement le souhait des manifestants de "fermer Wall Street", selon un des manifestants au départ du défilé. Mercredi, le mouvement avait annoncé son souhait d'aller "confronter Wall Street à des histoires de personnes vivant l'injustice économique".
"Nous voulons faire entendre notre voix et faire connaître notre frustration", a résumé avant le départ du cortège un porte-parole du mouvement, Mark Bray, assurant que les manifestants devraient être "des milliers" dans l'après-midi quand ils auront été rejoints par les syndicats.
Avant le départ du cortège, les militants se félicitaient, se souhaitant un "bon anniversaire" les uns aux autres. Le mouvement a été lancé le 17 septembre à New York, avant d'essaimer dans plusieurs autres villes américaines.
Depuis l'expulsion des campeurs dans la nuit de lundi à mardi, le square Zuccotti est resté entouré de barrières métalliques, et surveillé de près par d'importantes forces de police et agents de sécurité du propriétaire, Brookfield Properties.
Si son accès a été rouvert au public, son règlement, qui interdit de s'y coucher ou d'y introduire des tentes ou des sacs de couchage est désormais strictement appliqué.