Lili-Anna Peresa deviendra la nouvelle pdg de Centraide du Grand Montréal. Elle entrera en fonction le 1er janvier et remplacera Michèle Thibodeau-DeGuire, qui occupe ce poste depuis 21 ans. Mme Peresa, 47 ans, était directrice générale de la Fondation One Drop de Guy Laliberté, du Cirque du Soleil, depuis mai 2009.
Née à Montréal d'un père croate et d'une mère québécoise, Mme Peresa (prononcer Pérécha) est devenue ingénieure électrique pour une raison spéciale : «Au secondaire, le conseiller en orientation m'avait dit que les sciences, ce n'était pas pour moi. Ça m'a tellement choquée que j'ai choisi les sciences pour lui prouver qu'il avait tort», a déjà raconté Mme Peresa à Les Affaires.
À l'École Polytechnique, elle était la seule femme parmi une centaine de gars. Ses études terminées, la jeune femme est entrée au service de Bell. Attirée par l'international, elle s'est rendu compte que chez Bell elle devrait patienter au moins une dizaine d'années avant de prendre le large. La tuerie de Polytechnique, en décembre 1989, a changé sa vie: «Je connaissais la plupart des 14 victimes. Je me suis alors dit que si je ne faisais pas tout de suite ce dont j'avais envie, je n'aurais peut-être pas l’occasion de le faire plus tard.»
Mme Peresa s'est donc mise à consulter les offres d'emplois dans les journaux. Elle a déniché un travail de professeur au Malawi, deuxième pays le plus pauvre d'Afrique.
Après un an au Malawi, elle transporte ses pénates au Burkina Faso, où elle gère pendant deux ans des organismes humanitaires pour OXFAM.
Entre-temps, la guerre éclate en Croatie et en Bosnie. Poussée par l'appel du sang et son petit côté Mère Peresa, la jeune femme fait une demande d'emploi à l'organisme humanitaire CARE et devient chef de mission en Croatie, où elle oeuvre pendant 12 mois, en 1993-94.
Elle retourne ensuite au Burkina Faso, où l'attend son ami, et obtient un mandat de six mois du ministère français de la Coopération pour faire la promotion de l'entrepreneuriat féminin.
Après cinq ans à l'étranger, Mme Peresa, qui commence à avoir le mal du pays, revient à Montréal. C’est encore dans les offres d'emplois qu'elle apprend, en novembre 1995, que les petits frères des Pauvres cherchent une directrice générale.
Après avoir dirigé les petits frères, puis le Y des Femmes et Unicef Québec à partir de 2007, elle accepte l’offre de Guy Laliberté de s’occuper de sa Fondation One Drop en mai 2009.