Chaque année, une dizaine d'étudiants étrangers inscrits dans une université québécoise commencent à travailler pour l'intégrateur-conseil en affaires et en technologies de l'information DMR, une division de Fujitsu Conseil Canada.
" Cette année, nous avons recruté 16 étudiants étrangers. Je pense qu'on approchera de la vingtaine d'ici la fin de l'année ", dit Laurence Amat, conseillère au recrutement pour DMR-Fujitsu.
Les étudiants viennent faire des stages de quelques mois en entreprise pendant leurs études, et la plupart se font offrir un poste permanent. Généralement, les postes comblés sont ceux d'analyste-programmeur ou d'analyste fonctionnel. " Il nous est arrivé de proposer des postes d'architectes, mais surtout à des étudiants au doctorat ", dit Mme Amat.
La stratégie d'accueillir des étudiants-stagiaires qui peuvent devenir des employés permanents est priorisée aussi par le géant pharmaceutique Pfizer, qui compte près de 3 500 employés au Canada, dont 2 100 au Québec.
" Nous effectuons le recrutement des étudiants étrangers par l'intermédiaire de la Chaire Pfizer sur les technologies d'analyse des procédés en génie pharmaceutique de l'Université de Sherbrooke. Depuis quatre ans, nous embauchons de deux à trois étudiants par an ", explique Luc St-Pierre, vice-président, ressources humaines, de Pfizer.
Les étudiants étrangers sont embauchés pour une période de quatre à six mois dans le cadre de stages en pharmacie, en chimie, en physique ou encore en ingénierie pour des emplois de soutien aux scientifiques. " Le pays avec lequel la Chaire Pfizer collabore le plus étroitement est la France. Actuellement, nous comptons quatre stagiaires, dont trois à la maîtrise et un au doctorat ", dit M. St-Pierre.
La diversité, source d'innovation
Ils sont ouverts d'esprit, connaissent plusieurs cultures et plusieurs langues. Une fois intégrés dans les entreprises, les diplômés étrangers deviennent des atouts pour leurs employeurs.
" Souvent, il s'agit de personnes qui ont déjà suivi une formation universitaire dans leur pays, qui ont travaillé là-bas et qui viennent compléter leur formation au Québec en faisant une maîtrise, un doctorat ou un MBA. Ce sont des gens très éduqués ", résume Mme Amat, de DMR-Fujitsu.
" Si nous sommes tous formés dans la même culture, nous aurons tous les mêmes réflexes devant un problème à résoudre. Les personnes issues d'autres cultures peuvent voir la situation sous un autre angle. Ils sont une vraie richesse pour l'innovation ", explique Nicole Lacasse, vice-rectrice adjointe aux études et aux activités internationales à l'Université Laval.
Du coaching et des cours de français
Face à une nouvelle réalité, les étrangers ont plus de travail à faire pour s'habituer à la manière d'agir des entreprises québécoises. Les employeurs ont mis en place des systèmes pour faciliter leur intégration. Par exemple, Pfizer utilise le coaching effectué par des compatriotes.
" Nous faisons aussi un suivi hebdomadaire de la progression et des livrables de projet, tant du côté industriel qu'universitaire. Nous encourageons la participation des stagiaires aux travaux de groupe et nous favorisons des interactions fréquentes avec les autres services de l'usine de fabrication ", dit M. St-Pierre.
Grâce à des ententes avec des établissements d'enseignement universitaire, tels que l'Université de Laval, l'UQAC ou l'Université de Montréal, DMR a embauché cette année des étudiants de France, du Maroc, d'Algérie, de Tunisie et d'Ukraine.