Les prix des céréales ont très fortement progressé jeudi sur un marché à terme européen très animé alors que les mauvaises prévisions de récoltes aux Etats-Unis et sur le pourtour de la mer Noire renforcent le pessimisme des marchés.
A la clôture, les cours du blé ont gagné de 6,25 à 9 euros sur les contrats 2012 et début 2013 dans un volume de lots très étoffé, puisque près de 46.700 lots ont été négociés.
L'échéance de novembre, la plus traitée avec plus de 30 000 lots, a terminé à 243,75 euros. Depuis le 15 juin, ce contrat a progressé de 40 euros.
Le marché du maïs a également fortement progressé, gagnant entre 8,25 et 9,25 euros sur les contrats 2012 et 2013, dans un volume d'affaires moyen de 5 200 lots.
L'échéance du mois de novembre a pris 9,25 euros à 225,25 euros la tonne, progressant de près de 20 euros depuis le 15 juin.
Alors que la chaleur et l'absence cruciale de précipitations dans les grandes plaines céréalières du centre et du sud des Etats-Unis font craindre une chute des rendements pour les prochaines récoltes de maïs, l'actualité des marchés n'est pas plus rassurante concernant les pays du pourtour de la mer Noire.
Après les révisions de l'International Grain Council en début de semaine, c'est au tour de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) de prévoir des récoltes de céréales bien inférieures.
Pour cette dernière, la production mondiale de céréales en 2012 devrait être de 2,396 milliards soit 23 millions de tonnes de moins que ce qui avait été annoncé en juin.
Pour la FAO, la production de maïs aux Etats-Unis, premier producteur mondial, sera de 350 millions de tonnes, soit 25 millions de moins que ce qui était prévu en juin en raison de "la détérioration des conditions des cultures causée par la sécheresse prolongée et des températures supérieures à la moyenne dans la plupart des zones agricoles du pays".
Malgré cette révision à la baisse, la récolte de maïs devrait toujours atteindre des records cette année.
A l'inverse, la production de blé devrait être en recul par rapport à 2011 (-3,2% à 678 millions de tonnes) à cause de la Chine, de l'Australie et de la Russie.
La Russie a prévu de récolter environ 85 millions de tonnes de céréales en 2012, soit nettement moins qu'en 2011, en raison de la sécheresse dans le sud du pays. En Ukraine, la production des céréales s'établit maintenant, de source gouvernementale, dans une fourchette entre 44 à 47 millions de tonnes (Mt), alors que l'année dernière elle était de 57 Mt.