Le manque d'innovation dans les entreprises québécoises pousse les jeunes de la relève vers l'entrepreneuriat, selon ce que révèle une récente étude de la Jeune chambre de commerce de Montréal (JCCM).
Sur les 739 représentants de la relève d'affaires qui ont participé à la recherche, 40 % d'entre eux ont affirmé vouloir créer ou reprendre une entreprise.
Selon l'étude intitulée « La relève du Québec inc. s'exprime », 56 % des répondants indiquent que c'est le désir de réaliser leur idée ou leur innovation qui les pousse à vouloir faire le saut, ce qui place cette raison au troisième rang des motifs invoqués. Avoir un projet stimulant dans leur vie (80 %) et disposer d'une plus grande indépendance (65 %) occupent les deux premiers rangs.
D'ailleurs, 68 % des répondants affirment dans le sondage que les entreprises n'accordent pas à l'innovation toute l'importance requise pour faire face à la concurrence.
Pourtant, plusieurs intervenants du monde des affaires québécois prônent dans leurs discours l'importance de l'innovation pour améliorer la performance des entreprises de la province.
« Nous nous attendions à ce que cet aspect ressorte davantage. Le milieu met beaucoup l'emphase sur l'éducation et le capital humain puisqu'au final, c'est ce qui permet d'augmenter la capacité d'innovation », a commenté Alexandre Doire, président de la JCCM. L'innovation est perçue par huit répondants sur dix comme l'un des fondements de la prospérité du Québec, souligne-t-il.
Il n'y a là aucune surprise, indique pour sa part Philippe Collas, directeur principal chez SECOR et responsable de l'étude, pour qui « il existe bien quelques exemples d'entreprises innovantes au Québec, mais au quotidien, l'innovation n'est pas très répandue ».
« Plusieurs affirment que l'innovation est importante pour l'avenir du Québec, mais en réalité il ne se passe pas grand-chose, on n'y investit pas beaucoup », précise M. Collas.
À son avis, cette volonté de la relève entrepreneuriale est reliée notamment à l'insatisfaction vécue au sein de leur employeur actuel. « Ils se disent qu'ils n'ont qu'à se prendre en main », souligne M. Collas, d'autant que les jeunes recherchent des projets stimulants qu'ils ne retrouvent probablement pas dans leur milieu actuel.
Près de 80 % des répondants à l'étude sont des salariés à temps plein ou à temps partiel.