À deux jours de sa présentation devant les représentants du gouvernement fédéral, le Fonds de solidarité FTQ a fait le plein d’appuis devant les membres de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM).
Invité hier midi à la tribune de la CCMM, l’allocution du président-directeur général du Fonds de solidarité FTQ, Yvon Bolduc, s’est terminée par une ovation des quelque 500 convives réunis au Palais des congrès de Montréal.
Dans un discours de plus de 20 pages, M. Bolduc s’est efforcé de démontrer le soutien apporté par Fondaction CSN et le Fonds de solidarité FTQ, à l’emploi, aux entreprises, aux régions et à l’épargne-retraite des Québécois.
L’objectif avoué de cet exercice pédagogique: faire comprendre au gouvernement fédéral qu’il ferait erreur de maintenir l’abolition progressive, annoncée lors du dernier budget, des crédits d’impôt accordés aux actionnaires des fonds des travailleurs.
Ensemble, les fonds de la CSN et de la FTQ détiendraient actuellement pour 6,6 milliards (G$) d’investissements dans un total 3 083 entreprises de la province. La majorité sont des PME; 80% d’entre elles compteraient moins de 100 employés.
«Alors que l’économie de l’Ontario s’est largement construite autour du secteur de l’automobile et celle de l’Ouest autour du pétrole et de la potasse, celle du Québec est très diversifiée et caractérisée par une forte présence de PME. C’est pour ça que le rôle de nos deux fonds est si essentiel», a déclaré M. Bolduc.
Résultat : les deux tiers (60%) des investissements des deux fonds québécois sont faits sous forme de capital risqué, non garanti, dans des entreprises québécoises. C’est pour compenser le «niveau de risque élevé» associé à ce genre de portefeuille, que les gouvernements de Québec et d’Ottawa avaient consenti jusqu’à présent des crédits d’impôt aux actionnaires des fonds de travailleurs.
Selon M. Bolduc, l’abolition de ces crédits d’impôt aux actionnaires fragiliserait –sans pouvoir quantifier à quel point- les bases d’un modèle d’investissement et d’encouragement à l’épargne en vue de la retraite qui «a fait ses preuves».
De 2002 à 2012, a-t-il dit, ce modèle a permis au Fonds de solidarité d’investir 5,9 G$ dans des entreprises adminssibles, dont 2,1 G$ en démarrage et capital de risque classique, et 3,85 G$ en capital de développement non garanti.
«À ma connaissance, depuis 10 ans, personne n’a contribué davantage au capital de risque au Canada que le Fonds de solidarité FTQ», a fait valoir M. Bolduc.
Le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), Michel Leblanc, a profité de l’occasion pour réitérer son inquiétude à l’égard de la décision du gouvernement d’éliminer le crédit d’impôt pour les fonds de travailleurs.
Nouvelle étude à l’appui, la Chambre de commerce conclue maintenant que le gouvernement fédéral doit absolument revoir sa décision. «Il doit comprendre, a dit son président, que notre économie bénéficie grandement de l’action de ces deux piliers (Fondaction CSN et Fonds de solidarité FTQ) dans notre écosystème financier».
La Chambre estime que 2,3 G$ sont présentement investis dans des entreprises de la région métropolitaine de Montréal. En considérant également leurs investissements par l’entremise de fonds spécialisés, la CCMM estime que les fonds de travailleurs ont contribué à la création ou au maintien de plus de 35 000 emplois dans la métropole.