Les attentes sont faibles à la conférence de Cancún sur les changements climatiques, qui s’est ouverte lundi au Mexique. Mais des progrès sont tout de même attendus en ce qui a trait au financement des mesures de réduction d’émissions de gaz à effet de serre et dans le combat contre la déforestation.
Idéalement, Cancún devrait déboucher sur un cadre légal et contraignant pour les pays en développement, avec des cibles de réduction d’émissions. «Mais les négociateurs s’entendent pour dire que ce sera difficile d’obtenir une telle entente», dit Jean Nolet, président d’Éco-Ressources, joint à Cancún.
Officiellement délégué de la République Centrafricaine, ce consultant québécois en projets de réduction d’émissions et de vente de crédits de gaz à effet de serre (GES) conseille dix pays d’Afrique centrale dans leurs négociations. Ils veulent que la «déforestation évitée» soit reconnue comme des actions donnant droit à des crédits de GES dans l’avenir. «Le quart des émissions comptabilisées dans le monde sont associées à la déforestation», dit-il.
Sur ce plan, les discussions vont d’ailleurs bon train en cette première semaine de conférence, qui se terminera le 10 décembre.
«On espère obtenir une entente sur la Réduction des émissions résultant du déboisement et de la dégradation des forêts», dit Jean Nolet. Ce mécanisme fait l’objet de négociations depuis la conférence de Bali, en 2007. Il prévoit le financement par les pays développés de mesures pour éviter la destruction des puits de carbone que sont les forêts.
Ainsi, des crédits d’émissions de GES pourraient être accordés aux pays ayant mis en œuvre des mesures pour protéger leurs arbres.
Financement
Pour que Cancún ne soit pas qualifié d’«échec» comme Copenhague, les négociateurs devront aussi faire certains progrès sur les questions de financement des mesures pour lutter contre les changements climatiques et s’y adapter.
«À Copenhague, les pays riches se sont engagés à verser 10 milliards de dollars pour financer les réductions d’émissions et l’adaptation aux changements climatiques entre 2010 et 2012, puis 100 milliards par an d’ici 2020», dit Jean Nolet.
Le hic, c’est que les pays en développement n’ont pas encore vu la couleur des 10 milliards qu’ils devaient recevoir cette année. «On espère avoir des engagements plus concrets, savoir quelle forme va prendre ces aides-là», précise le consultant.
Idéalement, les pays en développement voudraient que ces fonds ne transitent pas par la Banque mondiale, mais par un fonds vert spécifiquement créé à cet effet et contrôlé par l’Organisation des Nations unies.