" Je suis convaincu que le savoir peut nous aider à sortir plus rapidement du contexte économique difficile. C'est le domaine des connaissances qui m'a attiré ici il y a 40 ans ", raconte le Dr Pavel Hamet, coporte-parole du Rendez-vous du savoir et chercheur de réputation internationale, commentant ses débuts comme étudiant étranger à Montréal.
La prospérité repose sur le savoir, et les universités ont un rôle important à jouer à cet égard. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Une étude du Mouvement Desjardins faite en 2008 a démontré que l'amélioration de la productivité passe par les universités. " Les universités du Québec avaient, en 2006, un impact dynamique de 12 milliards dollars (G$) sur l'économie, ce qui correspond à 4 % du PIB ", dit Monique Leroux, présidente du Mouvement Desjardins et également coporte-parole du Rendez-vous du savoir, au cours d'une entrevue.
L'impact dynamique est la contribution des universités québécoises à l'économie. Cet apport est constitué de deux éléments : l'augmentation de la productivité par la diffusion et l'accroissement des connaissances (évaluée à 6,9 G$) et la contribution à la formation du capital humain (5 G$), qui se mesure par la différence de rémunération des diplômés universitaires et des non diplômés. Cet écart s'élevait à 22 000 $ par an en 2006, selon Statistique Canada. Autrement dit, les gens plus éduqués sont plus productifs.
" Les universités jouent un rôle clé dans l'éducation quant au soutien à la productivité, à l'innovation et à la formation du personnel des entreprises. Un secteur d'enseignement solide permettra d'avoir des entreprises innovantes et productives ", ajoute la présidente du Mouvement Desjardins, le plus grand employeur privé du Québec, comptant 39 000 employés.
Rapprocher universités et entreprises
À l'heure où entreprises et chercheurs se sont mis d'accord sur le fait que la prospérité passe par la formation, bâtir des ponts plus forts entre le milieu universitaire et celui d'affaires prend de l'importance. Il reste toutefois du travail à faire." Rapprocher ces deux univers n'est pas encore acquis, encore moins au Québec qu'ailleurs, comme aux États-Unis. Il y a des universités dans lesquelles subsiste le point de vue suivant : '' nous sommes le savoir et les entreprises représentent l'argent''. Cela est faux. Le savoir doit préparer les gens à produire. Il faut travailler ensemble ", souligne M. Hamet.
Comment rapprocher ces deux mondes ? " Par la communication et la concertation. Il s'agit d'un rôle dynamique des deux côtés ", répond Mme Leroux.
De l'avis de Dr Hamet, pour renforcer les liens, il y a un besoin de vrais partenariats où l'entreprise bénéficie du savoir et de la recherche, et l'université, de la discipline commerciale des entreprises et pas seulement du financement. " De la part des universités, il faut oublier l'attitude du type : donnez-nous l'argent, on sait quoi faire.
Le Rendez-vous du savoir ne devrait pas être un événement pour se congratuler. Il doit être un moment de réflexion sur nos forces et nos faiblesses et sur ce qu'il faudrait changer pour mieux faire ", explique le fondateur et l'ex-dirigeant du CHUM.
Le Québec a les atouts nécessaires pour avancer, soit la matière grise et les idées. " Le fait que nous ayons le plus grand nombre de chercheurs au Canada est dû à la diversité et à la concurrence. McGill, l'UQAM, Concordia et l'Université de Montréal sont des atouts pour Montréal ", dit M. Hamet.