La tant attendue Commission Charbonneau reprend ses audiences publiques, lundi matin, avec les renforts de nouveaux procureurs, embauchés en décembre dernier. Et elle se concentrera encore, pour les prochains jours, sur l'examen des contrats de l'administration montréalaise.
L'on sait déjà que l'ex-organisateur politique d'Union Montréal, Martin Dumont, a reçu une seconde citation à comparaître, après que son premier témoignage des 29, 30 et 31 octobre derniers eut soulevé des doutes qui nécessitent des éclaircissements.
La Commission doit aussi entendre «madame Pion», Alexandra Pion, que M. Dumont avait identifiée comme une réceptionniste embauchée par le parti Union Montréal, qui lui avait confié son malaise devant le fait qu'on lui avait demandé de compter de l'argent, par centaines de milliers de dollars, tandis qu'elle avait été embauchée pour être réceptionniste.
Au cours de la semaine, les commissaires doivent également entendre le témoignage d'un autre policier, la sergente-superviseure de la Sûreté du Québec, Isabelle Toupin.
Les audiences commenceront lundi matin par une allocution de la présidente de la commission, la juge France Charbonneau, suivie d'une présentation des audiences et des témoins à venir par la procureure chef, Me Sonia Lebel, a précisé le directeur des communications de la commission, Richard Bourdon.
La juge Charbonneau doit notamment faire le point sur le cas du troisième commissaire, Me Roderick A. Macdonald, qui est absent des audiences publiques depuis le début, puisqu'il soigne un cancer de la gorge. Il a tout de même contribué au travail de la commission, mais davantage dans l'ombre.
«Mme Charbonneau, lors de son allocution, va expliquer l'absence de M. Macdonald en ce début d'année», a affirmé M. Bourdon.
Plusieurs sujets restent à être abordés
C'est aussi la juge Charbonneau qui précisera quels renforts ont été apportés à la commission, à la suite du départ subit du procureur chef Sylvain Lussier, le 16 octobre, auquel s'est ajouté celui du procureur chef adjoint, Claude Chartrand, le 12 novembre.
Théoriquement, la commission doit remettre son rapport final «au plus tard le 19 octobre 2013». La commission n'a pas encore fait de demande officielle de prolongation de son mandat, mais une telle demande ne fait guère de doute, compte tenu du fait que pour remettre son rapport en octobre, les audiences devraient être terminées bien avant, afin de donner du temps aux commissaires pour rédiger ce rapport.
Or, la commission a à peine commencé à effleurer certains sujets qu'elle doit approfondir, comme le financement des partis politiques, le rôle des syndicats de la construction, les contrats du ministère des Transports du Québec et ceux des administrations municipales de Laval et de la Couronne Nord.
À ce jour, elle a procédé à l'audition de 31 témoins, alors qu'une cinquantaine de personnes devaient être entendues avant l'ajournement des Fêtes.
La commission a été créée par décret, le 9 novembre 2011. Son mandat consiste à identifier des stratagèmes de collusion et de corruption dans les contrats publics touchant l'industrie de la construction, incluant des liens avec le financement des partis politiques. Elle doit aussi trouver des pistes de solution et formuler des recommandations pour se prémunir contre la collusion et la corruption.