Cette proposition, rendue publique tard jeudi soir, autoriserait le Japon, la Norvège et l'Islande à capturer des baleines à des fins commerciales pendant dix ans, mais dans le cadre de quotas stricts de la Commission qui aboutiraient à une réduction des prises totales. Ces trois pays chassent déjà la baleine en profitant de plusieurs exceptions au moratoire mis en place en 1986.
Ainsi, le quota annuel du Japon dans l'Antarctique passerait de 935 baleines de Minke, qui ne sont pas menacées, à 400 au cours des cinq prochaines années, puis 200 les cinq années suivantes. Le pays affirme pêcher à des fins scientifiques, mais l'excédent de viande est revendu à des fins commerciales. Quant à la Norvège et l'Islande, elles ignorent totalement le moratoire.
Au total, ces trois pays capturent chaque année environ 3000 baleines, soit dix fois plus qu'en 1993.
La Commission tente de trouver un compromis entre les pays favorables à la chasse à la baleine et leurs opposants, dont les États-Unis et l'Australie. La Commission assure qu'autoriser la chasse commerciale, tout en l'encadrant strictement, constitue un progrès par rapport à la situation actuelle, sur laquelle elle n'a aucun contrôle. La proposition sera débattue au cours d'une réunion en juin au Maroc.
Une opposition pour des raisons divergentes
Les organisations de défense de l'environnement ont vivement dénoncé cette proposition. Pour Greenpeace, cette proposition va maintenir en vie l'industrie baleinière, et non les baleines.
L'ONG Avaaz a lancé une pétition. «Le sort de ce projet sera déterminé en grande partie par les réactions immédiates du monde face à ce texte », affirme un porte-parole de l'organisation. LK'objectif est de « montrer à nos dirigeants que les citoyens demandant la protection des baleines, et non la chasse meurtrière à des fins commerciales ».
La pétition sera envoyée aux délégués de la Commission baleinière internationale chaque fois que le chiffre de 100.000 signatures supplémentaires sera atteint.
La Nouvelle-Zélande, elle, a jugé que la proposition de compromis de la Commission baleinière internationale (CBI) pour résoudre les désaccords de longue date sur la chasse à la baleine n'était pas acceptable.
"La Nouvelle-Zélande n'acceptera pas cela", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Murray McCully dans un communiqué, estimant que "les limites de prises ne sont réalistes".
Rappelons que l'Australie et la Nouvelle-Zélande s'opposent depuis longtemps à la chasse des baleines en Antarctique.
Sources : AFP, PC, Avaaz