L’explosion du prix du maïs tire à sa fin, croit Robert B. Winslow de la Financière Banque Nationale. D’autres facteurs viendront tempérer le choc de la sécheresse en Ohio, selon l’analyste.
L’analyste constate que les prix des céréales (blé, maïs, et fève de soya) s’approchent de leurs sommets d’avant la crise de 2008. M. Winslow n’est pas prêt à dire qu’on s’approche d'un nouveau sommet, car des surprises peuvent pousser les prix un peu plus loin.
Il voit cependant des éléments stabilisateurs poindre à l’horizon. Les agriculteurs, qui alimentent leur bétail avec des céréales, pourraient être tentés de réduire leur consommation. Aussi, les producteurs de biocarburant réduiront leur demande, dans l’attente de meilleures marges.
De plus, les pays sud-américains, notamment le Brésil et l’Argentine, pourraient profiter de la baisse des stocks pour intensifier leur production.
Augmentation des prix
Les conditions météorologiques sont difficiles pour les cultivateurs du Midwest. La région a enregistré des périodes de forte chaleur et de faibles précipitations. Ces conditions rendent la culture du maïs particulièrement difficile.
À la fermeture du 6 juillet, le prix du maïs a augmenté de 18%. Pour la même période, l’indice boursier international MSCI a gagné 4%.
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É.-U.: la sécheresse fait flamber les prix agricoles
Dans ce contexte, le département de l’Agriculture aux États-Unis n’aura pas le choix d’abaisser ses prévisions. Les 14 analystes interrogés par Bloomberg estiment que la prévision de production pourrait être réduite de 8,5%. Ce serait la baisse la plus abrupte depuis la sécheresse de 1988 (29%).
L’économie mondiale et les ménages
Un analyste cité par Bloomberg anticipe aussi un autre élément stabilisateur sur le prix. Selon lui, le ralentissement de l’économie mondiale ne peut que tempérer l’appréciation des céréales. « La régression de l’économie mondiale est l’éléphant dans la pièce que personne ne veut regarder », illustre Dale Durcholz, analyste de AgriVisor en Illinois.
L’augmentation du prix du maïs risque malgré tout d’être lourde de conséquences pour l’industrie agroalimentaire et les ménages. « Le maïs est essentiel, car il se retrouve dans la composition de plusieurs mets et est utilisé pour nourrir le bétail, indique Stanley Crouch, stratégiste de Aegis Capital à New York. Nous n’en ressentons pas encore tous les effets. »
« L’augmentation du prix des protéines, provoquée par celle du maïs, fera augmenter les dépenses d’épicerie des ménages », ajoute Michael Swanson, agroéconomiste de Wells Fargo, le plus important créancier agricole chez nos voisins du sud. « Nous espérons un répit, mais nous ne l’aurons pas. »
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