La vie a lentement repris son cours dimanche soir à New York, largement épargnée par la tempête tropicale Irène qui a fait au moins 14 morts sur l'ensemble de la côte Est.
Le maire Michael Bloomberg, qui avait ordonné vendredi l'évacuation de 370.000 New Yorkais et fait fermer tous les transports en commun, du jamais vu pour la ville de 8 millions d'habitants, s'est réjoui dimanche qu'il n'y ait "ni mort ni blessé".
Il a levé l'ordre d'évacuation, mais les New Yorkais se préparaient à un nouveau cauchemar lundi, faute de transports publics toujours suspendus. Les trois aéroports de la ville, dont l'aéroport international John F. Kennedy, rouvriront également "au mieux lundi soir", ont précisé les autorités aéroportuaires.
Leur fermeture samedi a provoqué l'annulation de quelque 10.000 vols durant le week-end.
Irène, rétrogradée dimanche d'ouragan en tempête tropicale, avait atteint New York dans la matinée. Des rues ont été inondées dans le bas de Manhattan, dans le Queens et à Brooklyn. Sur Coney Island, célèbre pour ses parcs d'attraction, une vague a même failli emporter une voiture.
A Brooklyn, des branches d'arbres jonchaient les rues des quartiers résidentiels. Certains parcs au bord de l'East River étaient inondés, a constaté l'AFP.
Le maire a fait état d'inondations limitées sur les zones côtières de la ville, de 650 arbres endommagés, et précisé que quelque 62.000 foyers étaient privés d'électricité.
Par mesure de précaution, en attendant que tout le réseau soit vérifié, les transports en commun ne reprendront pas lundi. Aucune date de reprise n'a été donnée. "Cela va être dur", a reconnu M. Bloomberg. Quelque cinq millions de personnes utilisent les transports en commun chaque jour à New York.
Mais le maire, dont les décisions avaient transformé samedi soir New York en ville morte -bars, restaurants, spectacles et magasins fermés--, a ajouté que si c'était à refaire, il reprendrait les mêmes décisions, "pour protéger les vies humaines".
Wall Street, la bourse de New York, a prévu d'ouvrir à l'heure habituelle lundi.
Les organisateurs de l'US Open de tennis prévoient également de débuter la compétition comme prévu à 15h00 GMT.
Irène a causé au moins 14 morts, dont six en Caroline du nord, Etat où elle avait d'abord touché la terre samedi.
Un homme y a notamment été tué par la chute d'un arbre, et une adolescente de 15 ans a été tuée dans un accident de voiture, les feux tricolores ne fonctionnant plus.
Un enfant de onze ans a également été tué par la chute d'un arbre en Virginie, et dans le Maryland voisin, une femme a été tuée par la chute d'une cheminée.
Toute la journée les télévisions américaines ont suivie Irène à la trace, leurs reporters armés de bottes, parapluie et imperméables, racontant en situation les rafales de vent et les inondations même anodines.
Après avoir remonté lentement la côte nord-est des Etats-Unis, Irène avait de nouveau touché la terre dimanche, dans le New Jersey, où le gouverneur Chris Christie a fait état de deux morts, 350 fermetures de routes, 650.000 personnes privées d'électricité et d'un rique majeur d'inondations.
Un million de personnes avaient été préventivement évacuées des zones côtières de cet Etat, dont la quasi-totalité de la petite ville touristique de Cap May. Beaucoup ont été autorisées à rentrer chez elles dimanche.
Au total, Irène a entraîné l'évacuation de près de deux millions de personnes vivant près des côtes.
Le président Barack Obama a salué la mobilisation "exemplaire" pour en limiter les effets, mais a précisé qu'il faudrait "des semaines pour s'en remettre".
Près de deux millions d'abonnés ont été privés d'électricité à Washington et dans les Etats voisins du Maryland et Virginie, et en Caroline du Nord.
Et dans le petit Etat du Connecticut, plus au nord, les coupures de courant ont affecté près de la moitié de la population, soit 730.000 personnes, selon le gouverneur Dannel Malloy. De nombreux arbres et branches sont tombés sur les routes, ainsi que des fils électriques.
Le coût d'Irène, sur cette côte est-américaine où vivent près de 65 millions de personnes, pourrait atteindre des "dizaines de milliards de dollars", a estimé le gouverneur du New Jersey.
Dimanche soir, Irène affaiblie continuait sa trajectoire nord-est, à 43 kmh, avec des vents ne dépassant plus 95 km/h, selon le centre national des Ouragans (NHC).