L’arrivée d’un partenaire privé ne soulagerait pas totalement les contribuables de la Ville de Québec. Sans le retour d'un club de hockey, les contribuables devront mettre la main à la poche, selon les prévisions de la Ville dévoilées aujourd’hui en conférence de presse.
En moyenne, la Ville encaissera une perte de 600 000 $ par année pendant 20 ans, si Quebecor ne réussit pas à ramener le club dans la Capitale. La Ville dégagerait un bénéfice net de 4,98 M$ si l’aréna accueille une équipe de la Ligue nationale de hockey (LNH).
C'est ce qu'ont expliqué le maire Régis Labeaume et le président et chef de la direction de Quebecor et Quebecor Media, Pierre Karl Péladeau réunis en conférence de presse mardi pour annoncer que la société médiatique sera le partenaire privé du projet d’amphithéâtre.
Le gouvernement du Québec, quant à lui, ne sera pas soulagé du fardeau que représente cet investissement tant que le fédéral ne participera pas au financement. Dans la mesure où Ottawa déciderait de financer le projet, le gouvernement du Québec et la Ville diviseraient le financement en deux entre les deux paliers.
Peu après l’annonce, la ministre des Affaires intergouvernementales, Josée Verner, a indiqué que la participation du secteur privé n’était pas suffisante pour justifier une contribution d’Ottawa.
Détail de l'entente
Quebecor Media sera responsable de la gestion des activités de l’amphithéâtre et paiera une redevance pour nommer le bâtiment à sa guise. Le nom n’a d’ailleurs pas encore été choisi, affirme M. Péladeau.
L’entente entre les deux partenaires prévoit deux scénarios : l’un sans équipe de hockey et l’autre avec une équipe.
Sans équipe de hockey, Quebecor paiera 33 millions sur 25 ans pour choisir le nom de l’amphithéâtre. Elle paiera un loyer annuel de 3,15 M$ en moyenne durant la même période. La Ville recueillera également 15% des bénéfices liés aux activités de spectacles.
Si l’exploitation du bâtiment est déficitaire, la Ville et Quebecor partageront le déficit d’exploitation jusqu’à concurrence du montant versé en loyer. À titre d’exemple, si l’exploitation génère un déficit de 1 M$. La Ville de Québec réduira le loyer de Quebecor de 500 000$. Une clause semblable n’est pas prévue si une équipe de la LNH s’installe à Québec. «C’est sûr que nous voulons que le projet génère des profits, a rassuré M. Péladeau. Nous allons faire ce qu’il faut pour y arriver.»
Avec une équipe, Quebecor se montrera plus généreuse. Elle verserait 63,5 M$ pour l’identification du bâtiment. Le loyer moyen sur 25 ans sera de 5 M$. Le versement du bénéfice d’exploitation diminuerait toutefois à 10%.
Selon les commentaires du maire Labeaume, il revient maintenant à Quebecor de convaincre la LNH d’installer une équipe dans la Capitale. C’est donc la réussite de Quebecor à attirer un club de hockey qui déterminera l’impact qu’aura le projet sur les finances publiques de la Ville. «Nous allons continuer nos démarches auprès de la LNH, affirme M. Péladeau. Québec a tous les atouts pour accueillir un club de hockey.»
Spectacles
Si l’idée du retour des Nordiques fait vibrer les adeptes du sport national dans la région, le projet est également intéressant pour le développement d’activités culturelles, a rappelé M. Péladeau. Quebecor souhaite que la salle puisse accueillir les grandes tournées nord-américaines qui s’arrêtent dans la plupart des cas seulement à Montréal.
«Les gens de Québec doivent voyager plus de deux heures pour voir leur groupe préféré, a dit M. Péladeau. Ils n’auront plus à le faire. Nous souhaitons même renverser le trafic pour que les spectateurs montréalais viennent à Québec.»
Quebecor n’a pas précisé si une entité serait créée pour attirer des spectacles dans la Ville. «L’important, c’est que le travail soit fait, a répondu M. Péladeau. Ce n’est pas important de savoir qu’elle sera le nom de l’entité qui en serait responsable.»
Le conglomérat médiatique serait assez puissant pour attirer les artistes, selon M. Péladeau. Il a donné en exemple la participation de la chanteuse américaine Lady Gaga à Star Académie, l’une des émissions les plus populaires de la chaîne TVA.
À la bourse de Toronto, l'action de Quebecor a clôturé à 34,90$, en baisse de 0,99%. Celle du Groupe TVA a terminé à 13,63$, en hausse de 4,85%.