Enerkem multiplie ses efforts pour transformer les déchets en éthanol. Après des projets à Edmonton et au Mississippi, ses ingénieurs planchent sur une première usine de taille commerciale au Québec.
" On est en phase de développement avancé, annonce Vincent Chornet, pdg. On devrait être en mesure de faire une annonce avant les Fêtes. "
Il n'a pas voulu donner plus de détails sur l'emplacement de l'usine. Comme l'installation en construction à Edmonton et celle projetée à Pontotoc, au Mississippi, l'usine québécoise devrait pouvoir éliminer 100 000 tonnes de déchets par année pour produire 40 millions de litres d'éthanol.
En outre, l'entreprise de Sherbrooke vient de recevoir les autorisations pour construire une deuxième usine de gazéification au Mississippi. Pour cette installation, Enerkem a reçu une subvention de 50 millions de dollars du ministère américain de l'Énergie. Comme à Edmonton, elle fera la gazéification des déchets résiduels produits dans la région, soit ce qui reste une fois les matières recyclables ou compostables récupérées. " Il reste environ 40 % du volume à la suite du tri ", dit Vincent Chornet. Pour l'instant, Enerkem n'exploite qu'une usine de démonstration à Westbury, près de Sherbrooke.
Elle peut produire cinq millions de litres de carburant à partir de vieux poteaux de téléphone et d'électricité goudronnés. La construction de l'usine d'Edmonton devrait se terminer vers la fin de 2011. Fondée en 2002, l'entreprise emploie aujourd'hui 80 personnes et prévoit en embaucher une cinquantaine d'autres d'ici les 15 prochains mois.
" On recrute des gens qui perdent leur emploi dans le secteur pétrochimique montréalais, dit Vincent Chornet. La plupart de nos ingénieurs viennent de la raffinerie Shell [de Montréal-Est], qui ferme ses portes.
Rouler aux déchets
À terme, le marché est énorme. Aussi bien le Québec que les États-Unis ont décidé d'encourager la filière de l'éthanol dit " cellulosique ", à base de bois, de plantes ou de déchets, mais pas de l'amidon issu du maïs.
D'ici 2022, le gouvernement américain vise la production de 70,5 milliards de litres de carburants cellulosiques. C'est près de la moitié de la production totale de carburants renouvelables. Pour l'instant, la presque totalité des 40 milliards de litres de biocarburants est fabriquée à partir de maïs aux États-Unis.