Bien que la valeur du titre du Groupe d'alimentation MTY ait été multipliée par six depuis six ans, le titre offre encore un bon potentiel. Le cours cible moyen de 14,95 $ de trois analystes laisse entrevoir un gain de 14 % d'ici un an.
La reprise prévue des ventes dans les établissements et la possibilité d'autres acquisitions expliquent cette croissance.Habituellement, une entreprise dont la croissance provient surtout d'acquisitions fait sourciller les analystes. Toutefois, dans le cas de MTY, la confiance règne chez les financiers, en raison du bilan sain et des marges élevées.
Le franchiseur de Ville Saint-Laurent dispose en effet de liquidités de 23 millions de dollars, grâce aux revenus récurrents que lui procurent les frais et redevances d'un plus grand nombre de franchises, note Leon Aghazarian, analyste chez Industrielle Alliance Valeurs mobilières.
Cette cagnotte permet à MTY de tirer parti des occasions d'acquisition quand elles se présentent. Surtout, elle rassure les analystes à un moment où le contexte économique affaiblit les ventes des restaurants franchisés de MTY ouverts depuis plus d'un an. Ces ventes, qui donnent un portrait plus juste de la croissance interne de l'entreprise, reculent depuis six trimestres. Au troisième trimestre, clos le 31 août, ces ventes ont fléchi de 0,2 %, soit le plus faible recul depuis le premier trimestre de 2009. Les analystes misent sur un léger rebond de ces ventes d'ici un trimestre ou deux.
Des marges élevées rassurantes
M. Aghazarian ne s'inquiète pas des acquisitions en série, car MTY réussit à maintenir des marges bénéficiaires élevées et à faire croître ses bénéfices. Au troisième trimestre, son bénéfice a crû de 22,5 %, soit trois fois plus que ses revenus. " Les dirigeants savent comment presser le citron ", lance-t-il.
" Stanley Ma [le président] dépense seulement quand ça rapporte ", dit pour sa part Pierre Lussier, vice-président exécutif, investissements, de Sipar, un actionnaire fidèle de MTY depuis six ans.
La gestion efficace de MTY et sa capacité d'intégrer les franchises acquises se reflètent aussi dans le rendement élevé de l'avoir des actionnaires (20 %), souligne Jordan Zinberg, vice-président de Donville Kent Asset Management.
Par ailleurs, MTY peut encore croître en augmentant le nombre de ses bannières à l'ouest de l'Ontario, estime Brian Pow, vice-président, recherche, d'Acumen Capital Finance Partners, de Calgary. " Plusieurs immeubles à bureaux en construction ou fraîchement rénovés peuvent accueillir des franchises de MTY dans leurs foires alimentaires ", dit-il.
Toutefois, la stratégie d'acquisitions reste le principal moteur de croissance de l'entreprise à long terme. " M. Ma est constamment à l'affût dans un marché encore fragmenté au Canada ", indique M. Lussier.
" Les six prochains mois nous laissent indifférents, ajoute-t-il. Ce qui nous intéresse, ce sont les trois à cinq prochaines années et, sur cette période, MTY peut encore nous procurer un bon rendement. »