Les républicains qui contrôlent la Chambre des représentants américaine ont annoncé vendredi qu'ils voteraient la semaine prochaine pour relever le plafond de la dette fédérale de trois mois, une concession partielle qui repousse une échéance redoutée par les marchés.
En échange, ils exigent des démocrates, qui contrôlent le Sénat, de fortes coupes budgétaires et menacent de bloquer le versement des salaires de tous les élus si aucun accord n'était trouvé.
"La semaine prochaine, nous autoriserons un relèvement temporaire de trois mois de la dette, de façon à donner au Sénat et à la Chambre le temps de voter un budget", a annoncé Eric Cantor, chef de la majorité républicaine.
Depuis le 31 décembre, la dette de l'Etat fédéral plafonne juste au-dessous de la limite légale fixée par le Congrès à 16.394 milliards de dollars. Sans accord au Congrès sur le relèvement de ce plafond, l'Etat risque de se retrouver rapidement en défaut de paiement.
Le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, estimait lundi que l'Etat fédéral pouvait continuer à se financer jusqu'entre "mi-février et début mars", selon une lettre envoyée au président de la Chambre des représentants.
Au-delà, les Etats-Unis risquent de se retrouver dans une situation comparable à l'été 2011, quand le précédent plafond a été atteint et n'a été relevé qu'au dernier moment. L'épisode a marqué Washington et les Etats-Unis en sont ressortis avec une note de crédit dégradée par Standard & Poor's.
Lundi, le président américain a exhorté les républicains à voter le relèvement du plafond pour éviter aux Etats-Unis une "nouvelle crise économique", mais de nombreux élus veulent exploiter cette date butoir pour obtenir de fortes coupes budgétaires des démocrates.
Les Etats-Unis ne fonctionnent actuellement que grâce à une extension temporaire du budget, jusqu'au 27 mars, le Congrès s'étant révélé incapable depuis plusieurs années de voter un budget permanent. En outre, fin février, des coupes automatiques initialement prévues pour janvier doivent entrer en vigueur, fruit d'un accord voté au forceps le 1er janvier.
"Il est rassurant de voir les républicains commencer à retirer leurs menaces de prendre l'économie en otage", a commenté vendredi le démocrate Harry Reid, homme fort du Sénat.
L'annonce républicaine était perçue vendredi par certains responsables de la Maison Blanche comme une concession et le signe que les républicains craignent d'endosser la responsabilité d'un défaut de paiement du pays.