Les consultants en développement durable anticipent une forte croissance de leur secteur d’activités tandis que la réglementation devient plus sévère. Déjà, deux acteurs connus dans le milieu ont choisi de consolider leurs activités pour être plus concurrentiels, a appris LesAffaires.com.
Les petites entreprises d’experts-conseils Optim Ressources et Ellipsos ont choisi d’unir leur destinée, a annoncé le fondateur d’Ellipsos, Jean-Sébastien Trudel, dans le cadre d’une entrevue portant sur les perspectives dans le domaine de la consultation en développement durable.
«Nos équipes offrent un service intégré depuis un an, raconte-t-il. Nous devrions dévoiler notre nouvelle raison sociale d'ici la fin du mois de novembre.»
Ellipsos se spécialise dans la gestion de cycle de vie. Pour sa part, Optim possède une expertise en planification stratégique et en approvisionnement responsable. Les deux entreprises comptent chacune 4 employés.
«Une entreprise de huit personnes, ce n’est pas une grosse entreprise selon les standards du marché en général, mais dans le domaine du développement durable, ça nous classe avantageusement, affirme M. Trudel. Même les équipes des grands cabinets sont formées de trois à six personnes.»
M. Trudel constate que le secteur du développement durable est en croissance. «De grands cabinets de génie, d’avocats ou de comptables commencent à offrir ces services, des plus petites boîtes comme nous fusionnent, et on voit de nouveaux acteurs faire leur entrée dans des domaines très pointus. C’est un peu comme le début de l’Internet où les entreprises ont commencé dans les garages. Puis, leur expertise et leur compétence se sont consolidées.»
Edouard Clément, directeur général des activités canadiennes de Quantis (un cabinet qui effectue des analyses de cycle de vie) croit, lui aussi, que le marché de la consultation est en croissance. «Je n’ai pas encore vu une augmentation du nombre de concurrents, mais, on peut l’anticiper tandis que les entreprises demanderont plus de services.»
Un contexte favorable
Un contexte favorable
La pression pour prendre un virage vert est de plus en plus forte sur les organisations, qu’elle vienne des parties prenantes ou du législateur. Adoptée en 2006, la Loi 78 sur le développement durable continue d’être un catalyseur pour l’industrie.
Cette loi force les organismes publics provinciaux à se donner des objectifs en matière de développement durable. Par ricochet, les fournisseurs du gouvernement deviennent ainsi des clients potentiels.
Le projet de Bourse du carbone, qui démarrera en 2013, est un autre changement important à la législation. Les grands émetteurs sont visés.
En plus de la législation, Marc Belley, directeur général de Takt-etik, voit de belles occasions du côté de l’organisation d’événements éco-responsables, un des services offerts par son entreprise. «Même les Jeux olympiques de Londres se sont donné une norme environnementale», explique celui qui est l’un des 25 lauréats de notre concours Créateurs d’avenir. «Pour le grand public, c’est visible et ça a un impact. »
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Parmi les avenues de croissance, Edouard Clément, directeur général des activités canadiennes de Quantis (un cabinet qui effectue des analyses de cycle de vie), identifie le projet pilote Empreinte carbone Québec. Cette enveloppe gouvernementale de 24M$ veut aider les entreprises québécoises à quantifier l’empreinte carbone de leurs produits. Quantis a développé un logiciel qui permet de calculer le bilan de carbone.
«Ce programme va démocratiser l’accès au bilan de carbone pour les petites entreprises, affirme M. Clément. Ça donnera un coup de pouce aux entreprises québécoises qui doivent commercialiser leur produit auprès de clients qui demandent ces informations.»