Pierre Dufour, directeur délégué d'Air Liquide Canada et président du Conseil des chefs d'entreprise France-Canada du MEDEF, une grande organisation patronale française, se réjouit de la signature récente d'un accord de libre-échange Canada-Europe. Il espère sa ratification d'ici deux ans.
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«Tout le monde est enchanté par ce développement qui va accélérer les relations commerciales bilatérales ainsi que la croissance des deux économies», prévoit-il.
Actuellement, les entreprises françaises posent beaucoup de questions au MEDEF sur la stratégie maritime québécoise et le Plan Nord, mais aussi sur le secteur de l'énergie albertain.
L'organisation, qui aide les entrepreneurs français à tisser des liens au Canada, veut aussi aider les entrepreneurs de ce pays à investir et à faire des affaires en France. Le MEDEF a proposé au gouvernement une série de mesures pour simplifier les démarches administratives et stimuler le marché de l'emploi, déprimé par un taux de chômage autour de 10 %.
Un dialogue a cours entre patrons et syndicats en France sur un pacte social visant à réduire les charges sociales et administratives des entreprises pour stimuler la création d'emplois.
«On espère, à l'issue du processus, un marché du travail plus souple qui prouvera aux investisseurs étrangers que la France évolue et qu'il y a un bon climat social, favorable aux investissements, d'autant que la productivité est très bonne en France», précise Bernard Spitz, président du Pôle international Europe du MEDEF.
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Des hôpitaux aux fermes
Au Canada depuis 1911, Air Liquide sert dans ce pays quelque 100 000 clients industriels et autant de patients à domicile avec ses gaz.
«Tout ce qui se fabrique requiert des gaz industriels, donc d'une manière ou d'une autre, on est cachés dans chaque produit utilisé tous les jours et on est dans tous les secteurs de l'économie [énergie, agroalimentaire, chimie, manufacturier, etc.]. Dans les services à domicile, on traite surtout les maladies respiratoires avec de l'oxygène et de la ventilation assistée, en collaboration avec les professionnels de la santé», explique Pierre Dufour, division d'une géante présente dans 80 pays, avec un chiffre d'affaires de 15,2 milliards de dollars en 2013.
Au Canada, l'entreprise compte 2 400 employés, une cinquantaine d'usines et quelque 500 points de vente pour servir autant des clients d'envergure que des PME, des hôpitaux et même des fermiers, qui ont besoin de petites quantités de gaz.
Ces dernières années, le ralentissement du secteur manufacturier aurait pu causer un recul de l'activité d'Air Liquide au Canada, mais l'entreprise maintient le cap de la croissance par sa présence dans d'autres secteurs d'activité en effervescence.
«Quand le Nord-du-Québec se développera, on pourra apporter une grosse contribution», souligne également M. Dufour.
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Croissance mondiale
«Le ralentissement de la croissance au Québec et en Ontario est contrebalancé par la croissante plus rapide en Alberta avec l'industrie de l'énergie», explique M. Dufour.
Cinquante pour cent des ventes d'Air Liquide se font en Europe, où le secteur de la santé vient compenser les revenus moindres générés par le secteur industriel, touché par une économie au ralenti.
Mais la croissance du chiffre d'affaires global tient en bonne partie aux pays émergents, qui procurent aujourd'hui 30 % du chiffre d'affaires d'Air Liquide, soit 16 % de plus qu'il y a six ans. L'Amérique est l'autre territoire qui permet des gains : la croissance y a été de 8 % dans la dernière année.
L'innovation, clé du succès
Air Liquide, fondée en 1902, partage essentiellement le marché canadien avec trois autres acteurs d'importance, dont Linde et Praxair. Dans les gaz industriels, même si on ne changera jamais la molécule de l'azote ou de l'oxygène, l'innovation est la clé du succès.
«Il faut toujours penser à de nouvelles applications ou inventer des mélanges qui servent le marché», explique M. Dufour, donnant en exemple l'industrie agroalimentaire qui utilise de plus en plus des mélanges gazeux pour préserver plus longtemps la fraîcheur des produits.
La laitue en sac n'est pas exposée à l'air, où elle s'oxyderait, mais baigne dans un mélange de gaz qui la garde belle. Il faut donc découvrir constamment de nouvelles niches et être le premier à répondre aux besoins des industries.
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