Payant pour votre entreprise d'être socialement responsable? C'est le pari qu'a pris Air Canada en menaçant de retirer sa commandite de la Ligue nationale de hockey à la suite de l'affaire Chara-Pacioretty.
Un pari remporté si on se fie aux experts en marketing, qui ont qualifié le geste de bon coup sur la plan des relations publiques. Les spécialistes en développement durable y ont vu, pour leur part, une nouvelle tendance en matière de responsabilité sociale. "Les entreprises ne se contentent plus d'appuyer de bonnes causes; elles se préoccupent également de dénoncer celles qui vont à l'encontre de leurs valeurs", rapporte Matthieu Beauchemin, conseiller chez Takt-etik.
Via Rail a également fait part de ses préoccupations à cet égard, craignant que cette incapacité à punir les joueurs violents ternisse sa réputation de commanditaire.
Les cartes de fidélisation au secours du Japon
En solidarité avec le Japon, les principales cartes de fi délisation, Aéroplan et Air Miles, offrent la possibilité à leurs membres de transformer leurs points en dons. Les milles Aéroplan recueillis sont échangés contre des billets d'avion, des locations de véhicule, des chambres d'hôtel ou de l'achat de matériel. Les milles Air Miles sont, pour leur part, transformés en dons en argent versés à la Croix-Rouge. Aéroplan propose aussi à ses membres d'échanger leurs milles pour venir en aide à un organisme de leur choix.
Transat A.T. poursuit sa lutte contre le tourisme sexuel
Plus de deux millions d'enfants sont victimes d'exploitation sexuelle à des fins commerciales dans le monde. Transat A.T. dénonce cette situation depuis 2008. L'entreprise a instauré l'automne dernier un programme de sensibilisation auprès de ses employés. " Il vise principalement nos équipes de première ligne et les voyageurs. Il a été préparé en collaboration avec Au-delà des frontières, une ONG canadienne des plus crédibles en la matière ", explique Jean-Marc Eustache, président et chef de la direction de Transat A.T. Air Canada a emboîté le pas, en novembre dernier, avec une vaste campagne comprenant des présentations de vidéos à bord des appareils. L'entreprise fait un pas de plus en invitant les touristes canadiens à dénoncer les cas d'exploitation sexuelle de mineurs.
Rona encourage la réno éco-responsable
Depuis novembre dernier, Rona met à la disposition des consommateurs un guide disponible sur le Web (http ://ronaeco.ca) dédié à la rénovation éco-responsable. Qu'il s'agisse de projets de rénovation ou d'un simple produit, le quincaillier offre des options peu coûteuses permettant de réduire l'impact sur l'environnement, tout en préservant la bonne santé des occupants de la résidence. " Le meilleur moyen d'établir notre leadership au pays, c'est de se distinguer au chapitre des produits et services que nous offrons. Et le volet responsable nous aide à faire la différence ", explique Émilie Verret, coordonnatrice aux communications de l'entreprise. Ce guide a été réalisé en collaboration avec la Chaire internationale en analyse du cycle de vie de l'École Polytechnique de Montréal, Écohabitation et Équiterre.
Les épiciers adoptent des mesures de pêche durable
Pressés d'agir par Greenpeace, les principaux épiciers québécois ont revu leur politique d'approvisionnement de poissons. Après Loblaws en 2009, Metro et Sobeys ont accepté l'an dernier de retirer de leurs comptoirs les espèces marines menacées, telles que le requin, la raie et le thon rouge. Ces ententes prévoient aussi des codes de conduite pour les fournisseurs, qui démontrent leur engagement. Metro encourage aussi la pêche artisanale locale.
La grenouille Deloitte
Récemment, la division britannique du cabinet conseil international Deloitte a vu son nom être attribué à une nouvelle espèce de grenouille découverte dans la forêt Rubeho, en Tanzanie : la Nectophrynoides deloittei. En fait, c'est la façon originale employée par l'African Rainforest Conservancy (ARC) pour remercier Deloitte de lui avoir versé plus de 200 000 livres sterling afi n de l'aider à protéger ce milieu humide. Un bel exemple de responsabilité sociale qui fait réagir Greenpeace Québec. " Les entreprises devraient utiliser davantage leur leadership afin d'influencer le gouvernement qui tarde à créer de grandes aires protégées en forêt boréale ", souligne Nicolas Mainville, porte-parole, forêt, de Greenpeace Québec. Des mesures qui pourraient aider à sauver des espèces comme le caribou forestier, menacé de disparition dans le pays, précise-t-il. Actuellement, le Québec compte des aires protégées sur près de 8,2 % de son territoire.
L'Hôtel Chicoutimi fait de la responsabilité sociale sa marque de commerce
Comment moderniser à la fois les aménagements et l'image d'un établissement hôtelier centenaire ? En faisant de la responsabilité sociale son principal allié, dit la direction de l'Hôtel Chicoutimi, à Saguenay. Outre la réduction de déchets et la presque totale compensation des gaz à effet de serre par la plantation d'arbres, l'établissement vise l'achat local à plus de 80 %, et ce, dans toutes ses sphères d'activité. Déjà, le mobilier, les couettes de lit et les savons sont entièrement d'origine régionale. " L'objectif n'est pas tant de réduire notre empreinte écologique que d'encourager les producteurs locaux ", souligne Annie Tremblay, directrice des ventes et du marketing de l'hôtel. Un geste que salue bien bas Mickaël Carlier, président de Novae, un site Web en développement durable. " L'initiative de cet hôtel régional illustre que la responsabilité sociale ne concerne pas que les grandes sociétés. Même les PME peuvent faire une différence. "
Metro initie les jeunes à la responsabilité sociale
Pour susciter la conscience responsable des enfants dès leur plus jeune âge, Metro invite les écoles primaires et secondaires à mettre sur pied des projets qui auront des retombées positives sur l'environnement et sur la communauté. Depuis septembre 2009, la chaîne s'engage à verser une bourse de 1 000 $ aux projets retenus, jusqu'à concurrence d'un millier de projets par année au Québec, ce qui totalise un million de dollars. L'an dernier, 680 écoles ont bénéficié de ce programme. Plus de 850 établissements en profiteront cette année. L'argent inutilisé sera versé à la Fondation québécoise de l'environnement.
Sherbrooke, ville équitable
Le mois dernier, Sherbrooke est devenue la première ville en importance du Québec à obtenir le statut de " Ville équitable " et la deuxième du pays, derrière Vancouver. Pour obtenir cette certification, au moins 45 commerces, dont une quinzaine de cafés et de restaurants, devaient vendre ou acheter au moins deux produits équitables. L'organisme sherbrookois Carrefour de solidarité internationale, qui effectuait la demande, a réussi à convaincre les commerçants d'embarquer. Les établissements
participants partageront bientôt un logo. Notez que la municipalité de La Pêche, en Outaouais, Neuville, près de Québec, l'arrondissement MercierHochelaga-Maisonneuve et Sainte-Anne-de-Bellevue ont également obtenu cette certification.
Bombardier travaille avec ses concurrents pour réduire son empreinte
L'aviation commerciale n'est pas la seule industrie qui s'interroge sur ses émissions de carbone. L'aviation d'affaires se questionne tout autant. Et plus particulièrement Bombardier, qui évolue sur les deux marchés. La multinationale canadienne est parvenue à convaincre l'ensemble des intervenants de l'aviation d'affaires y compris ses concurrents à respecter trois objectifs communs : atteindre une croissance neutre en carbone d'ici 2020, améliorer l'effi cacité des carburants de 2 % par année jusqu'en 2020 et réduire les émissions de CO2 de 50 % d'ici 2050, par rapport au niveau de 2005. Ce tour de force a permis à Bombardier de remporter le Prix québécois de l'entreprise citoyenne en 2010.
Cascades partage ses bonnes pratiques
Cascades a trouvé une façon de rendre encore plus alléchantes ses offres auprès des grandes sociétés : elle leur propose d'acheter ses produits éco-responsables et, en retour, les aide à améliorer l'efficacité énergétique de leurs usines. La direction de Bombardier a été séduite par l'idée. En échange d'un contrat de cinq ans, la multinationale canadienne bénéficie de l'expertise du personnel de Cascades pour réduire la consommation énergétique de son usine de Saint-Laurent, à Montréal. L'Université de Sherbrooke a déjà eu recours à ce type de partenariat avec Cascades.